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31 mars 2022 16 h 08

LE BÉNÉVOLAT, MERCI À TOUS LES ROBERT!

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MARIA | Tous les ans, Robert est responsable du stationnement des voitures à l’occasion du festival de son village. Une tâche qu’il affectionne, qu’il fait avec fierté et beaucoup de sérieux. Il faut dire que ça ne fait pas la file pour faire ce genre de bénévolat! Mais lui, il dit qu’il aime ça, que ça lui fait du bien, qu’à chaque fois il se sent utile… Il dirige les voitures dans le vaste champ, les place méthodiquement, accueille les festivaliers, leur souhaite du bon temps et les enjoint à la prudence.

Robert fait ce travail depuis plus de 25 ans. Il n’a jamais manqué une année sauf la dernière alors que sa Nicole était gravement malade. Il s’est dit profondément déçu auprès des organisateurs de ne pouvoir y être, mais qu’il devait rester en permanence auprès de sa douce. C’est vous dire à quel point il prend ça à coeur.

Certains soirs, il explique, avec un ton résigné, que ses partenaires de stationnement sont plus nombreux au début qu’à la fin. Il se retrouve souvent seul pour fermer la barrière comme il dit… Mais, pour Robert, ce n’est pas grave. Il comprend que ses acolytes veuillent, eux aussi, prendre part à la fête. Allez-y qu’il dit, je veille au grain! Il trouve une plus grande satisfaction dans l’accomplissement de son travail bénévole que de fêter comme tout le monde; il est comme ça. C’est une personne serviable, dévouée et discrète, un bénévole dans l’ombre comme il y en a des milliers et des milliers.

Quand on lui demande s’il fera ça encore longtemps, il répond aussi longtemps qu’il le pourra! Il dit à la blague qu’il aimerait bien initier un adjoint pour le futur, mais que le poste est toujours en affichage! Il dit aussi qu’il fait ça pour sa Nicole qui, dorénavant veille sur lui de là-haut; il est sûr qu’elle serait bien fière de son homme…

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Oui, des Robert ça existe, il y en a encore! Du 24 au 30 avril, ce sera la Semaine de l’action bénévole, une belle occasion pour souligner tout le travail bénévole qui se fait dans nos communautés. Qu’ils soient intervenants auprès des personnes dans le besoin, administrateurs bénévoles dans un organisme, collecteurs, entraîneurs, etc., ils sont là, ils nous entourent, ils vivifient notre entourage. Et comme le dit le dicton populaire, ce sont souvent des gens qui travaillent dans l’ombre et qui en sortent brûlés!

Mais comment définir le bénévolat? Généralement, on parle de quelqu’un qui donne volontairement et sans rémunération de son temps ou de ses capacités pour une personne, une cause ou une organisation. Le bénévolat, c’est un geste gratuit qui vient du coeur.

Les bienfaits du bénévolat sont nombreux : se sentir utile, augmenter son estime de soi, sa confiance, se faire connaître, avoir une meilleure santé physique et mentale, créer des contacts, bref, être globalement plus heureux!

On entend souvent que le bénévolat est en diminution depuis quelques années. Je ne crois pas; j’ose croire qu’il se transforme. Il faut éviter les préjugés envers la nouvelle génération simplement parce que certains secteurs traditionnels se vident de leurs bénévoles. L’engagement communautaire se fera à d’autres niveaux, dans de nouveaux secteurs et de façons différentes. Le bénévolat a un avenir, il n’est pas une mode. Il fait partie de la nature humaine.

Dans toutes les organisations communautaires, il y a les bénévoles et le responsable du recrutement des bénévoles, souvent lui-même un de ceux-là. Il a une tâche supplémentaire, celle de recruter et de motiver d’autres volontaires! Jouer ce rôle demande des connaissances et du doigté. Le bénévole potentiel, que tous s’arrachent, a ses exigences et ses particularités. Il veut agir pour une cause qui lui tient à coeur, avoir confiance en l’organisation, veut bien connaître sa fonction, être écouté, être reconnu et remercié. Ça ressemble à de la gestion de ressources humaines vous me direz? C’est tout comme, le service de la paye en moins!

Vous vous en doutez, les bénévoles ont des responsabilités mais ils ont aussi des droits. Les bénévoles s’engagent à faire leurs tâches avec efficacité alors que les organismes qui les reçoivent doivent mettre en place des moyens pour les soutenir. Il existe même le Code canadien du bénévolat (benevoles.ca) ou le Cadre éthique pour bénévoles et organisations de bénévoles (bel.uqtr.ca). Faire du bénévolat ne veut pas dire avoir le droit de le faire tout croche.

Ils sont certainement des milliers en Gaspésie, de nature généreuse, portés vers la solidarité et l’entraide. Il est pensable que les bénévoles gaspésiens se classent en haut du palmarès des régions les plus actives à ce niveau!
L’histoire nous démontre que la Gaspésie, s’il le faut, peut à l’occasion se mobiliser pour aider d’autres régions du Québec. Pensons seulement à l’élan de solidarité offert en 1998 à l’occasion de la crise du verglas. En plus d’être accueillante, débrouillarde et résiliente, peut-être que la population gaspésienne a aussi dans son ADN une propension accrue pour le bénévolat?

Continuons à être actif bénévolement. Ne manquez pas les occasions de rendre service, gardez l’oeil ouvert pour saisir toutes les possibilités autour de vous. Et attention, faire du bénévolat pourrait vous faire du bien!

Encore une fois, merci à tous les Robert et bonne Semaine de l’action bénévole!

 

NOTE DE L’AUTEUR
Le texte qui apparaît dans la première partie de cette chronique m’a été inspiré par un bénévole qui a existé. Dans ma jeunesse, nous allions à l’aréna de New Richmond et à chaque fois, il y avait ce valeureux monsieur qui, beau temps, mauvais temps, arborant fièrement ses brassards, oeuvrait au sein des préposés au stationnement. Je me souviens qu’un soir, il était à son poste par une pluie battante. Cette image m’est restée en tête et a certainement grandement influencé tout le respect que j’ai pour ces personnes dévouées.