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16 janvier 2013 22 h 12

Le Festival Maximum Blues de Carleton-sur-Mer s’éteint

Le Festival Maximum Blues de Carleton-sur-Mer, qui a célébré ses 20 ans l’été dernier, met fin à ses activités. 

Ses administrateurs ont annoncé mercredi soir lors de leur assemblée générale annuelle qu’ils mettaient fin à l’événement en raison de difficultés financières.

En 2012, malgré une hausse des revenus à la billetterie, le festival a enregistré une perte de 75 000$.

Les organisateurs avaient réussi à résorber leur déficit en 2011, mais la diminution des subventions gouvernementales de 78 000$ entre 2011 et 2012 a fragilisé la santé financière de l’événement.

Résultat : ils doivent composer avec une dette accumulée de 50 000$ et ne sont plus en mesure de poursuivre leurs activités.

«Nous avons les mains liées. Pour engager des artistes, il faut verser un certain pourcentage en avance, mais nous n’avons plus de liquidité cette année. Notre situation financière ne nous permet même plus de faire nos paiements pour le loyer et le téléphone. Face à cette situation, nous devons se rendre à l’évidence et fermer nos portes», a expliqué le vice-président, Alain Desjardins.

L’organisation a d’ailleurs dû mettre un terme à ses ententes de service en novembre dernier, dont celles concernant son logement, son téléphone et son service d’imprimerie. 

«L’équipe s’acharne depuis quelques années à sauver l’événement. Nous décidons maintenant d’arrêter de nous battre. Nous fermons tout de même la tête haute et sur une bonne note», a renchéri la coordonnatrice Nancy Goulet, en faisant référence à la dernière édition, qui avait attiré entre 10 000 et 12 000 festivaliers.  

Un événement majeur

Le Maximum Blues, qui a vu le jour en 1992, a connu une progression importante pendant plusieurs années. Il est devenu un événement culturel majeur, autant pour la population de la Gaspésie que pour les touristes de l’extérieur de la région.

Au cours des dernières années, il a cependant connu une baisse de popularité. Une situation que les administrateurs attribuent notamment à la multiplication de l’offre d’activités estivales dans la région et à l’apparition de plusieurs événements blues au Québec et au Nouveau-Brunswick.

«En 1997, nous étions le seul événement majeur de musique blues dans les deux provinces. Maintenant, il y en a plus d’une dizaine. Et en Gaspésie, l’offre culturelle est plus importante, alors que la population stagne», a souligné M. Desjardins. 

Remboursement à venir

Les administrateurs ont par ailleurs assuré qu’ils prendront tous les moyens nécessaires afin de rembourser leur dette qui s’élève à quelque 50 000$.

Le festival cumule notamment un emprunt de 30 000$ à une institution bancaire, dont l’endosseur est la Ville de Carleton-sur-Mer. Le maire Denis Henry a confirmé mercredi soir que son administration répondra à ses obligations en remboursant ce montant.  

L’organisation doit par ailleurs environ 16 000$ à des fournisseurs de la région, dont le montant des factures varie de 100$ à 4000$. «Notre objectif est de les rembourser le plus rapidement possible. S’il faut vendre les équipements du Maximum Blues, nous le ferons», a affirmé M. Desjardins.

Pour l’instant, le scénario de la faillite n’est pas envisagé. Une fois que l’argent sera remboursé, le comité organisateur prévoit procéder à la dissolution de son conseil d’administration. «C’est sûr qu’on ne peut pas laisser la charte du Maximum Blues traîner sur une tablette. En temps normal, nous fermerons les portes», a précisé le vice-président. 

Le maire demeure optimiste

Le maire de la municipalité s’est dit «triste», mais pas «déçu» de voir le Maximum Blues s’éteindre. «C’est triste parce que c’était un événement rassembleur et majeur. Mais d’un autre côté, je ne suis pas déçu parce que, pendant 20 ans, la communauté a grandement bénéficié des retombées», a-t-il déclaré.

Alors que le festival se tenait au début du mois d’août, une période très achalandée sur le plan touristique, sa disparition fera mal à l’économie locale. Malgré cette situation, M. Henry refuse de baisser les bras, rappelant que d’autres événements se tiendront cet été à Carleton-sur-Mer, dont le marathon de la Baie-des-Chaleurs le 2 juin et le Festival nautique les 22 et 23 juin.

M. Henry a par ailleurs indiqué que son administration se penchera sur la possibilité de présenter éventuellement un événement de transition au début du mois d’août pour éviter que Carleton-sur-Mer perde trop de visiteurs pendant cette période. 

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