Le Manoir Hamilton de New Carlisle menacé
NEW CARLISLE - Les propriétaires du Manoir Hamilton de New Carlisle n’ont d’autre choix que de mettre à vendre leur propriété patrimoniale puisque personne ne veut les aider à la conserver.
« On a cogné à toutes les portes [municipal, provincial, fédéral], mais on nous refuse partout parce qu’on n’est pas un organisme à but non lucratif. On veut maintenant se tourner vers la Reine d’Angleterre. Il ne faut pas qu’on perde ce joyau! », allègue la copropriétaire du Manoir, Nicole Duguay.
Elle et son conjoint, Marc-André Blais, sont tombés amoureux de cette propriété en 2004 et ils en ont fait un gîte qui, depuis, accueille des centaines de visiteurs chaque été. Mais ce n’est pas assez payant pour entretenir l’endroit.
« On dirait que la ville de New Carlisle se fie sur nous. Le seul organisme qui a prêté l’oreille à notre cause et manifesté un intérêt certain pour la sauvegarde de ce bijou a été Héritage New Carlisle », allègue la co-propriétaire du Manoir. Mais il semble que ça suffise plus. « Ça fait 10 ans qu’on travaille sur l’intérieur, on a mis 300 000 $ pour garder intact le cachet de l’époque, dit Mme Duguay. Grâce au ministère de la Culture, on a pu faire le carnet de santé de l’édifice l’an dernier et on sait, selon la plus basse soumission reçue, qu’il y a au moins pour 245 000 $ encore à investir pour refaire entre autre le revêtement extérieur et la toiture. Tous les ans, on fait un déficit d’une dizaine de milliers de dollars, on ne peut plus payer. »
Mais le couple veut absolument que quelqu’un s’occupe de ce patrimoine bâti qui abrite de véritables trésors. Construit entre 1848 et 1852 par John Robinson Hamilton, le Manoir a été laissé à l’abandon pendant une quarantaine d’années.
À l’intérieur une multitude d’objets d’époque. Meubles, vaisselle, tableaux, livres, objets d’usages communs, comme un rouet, un ancien tire-lait, du tabac, une laveuse à linge en bois et un fer à friser témoignent de la vie de la richissime famille de l’ancien conseiller de la reine Victoria qui a aussi été député de la circonscription de Bonaventure à l’Assemblée du Bas-Canada entre 1832 et 1844.
« On pourrait facilement en faire un Musée. S’il n’y a personne qui se réveille au Québec ou au Canada, on va aller jusqu’en Angleterre s’il le faut », annonce Mme Duguay qui, avec son conjoint, mise maintenant sur la Cour d’Angleterre pour sauver le Manoir.