• vendredi 29 mars 2024 02 h 54

  • Météo

    3°C

  • Marées

Actualités

31 janvier 2013 15 h 06

Le taux de suicide demeure plus élevé en Gaspésie qu’ailleurs au Québec

Selon les plus récentes données provisoires de l’Agence et la santé et des services sociaux de la Gaspésie-les-Îles, le taux de suicide demeure plus élevé en Gaspésie que dans l’ensemble du Québec. Cette situation perdure depuis la fin des années 90. 

Pour la période de 2008 à 2011, le taux de suicide dans la région se situe à 17,8 par 100 000 habitants, comparativement à 12,3 par 100 000 habitants dans l’ensemble du Québec.

L’Agence évalue cependant que ces données sont «encourageantes», compte tenu des statistiques enregistrées au cours des dernières années. De fait, pour la période 2004-2008, le taux de suicide en Gaspésie et aux Îles était de 21,9 par 100 000 habitants alors qu’il était de 15,2 dans l’ensemble de la province.

«C’est encourageant, mais nous ne pouvons pas encore parler de tendance à la baisse. Notre population est peu nombreuse, alors les taux varient beaucoup d’une année à l’autre. Il  faudra encore au moins trois ans de données à la baisse pour confirmer une diminution du taux», précise l’agente de planification en prévention du suicide à l’Agence de santé, Suzanne Gérin-Lajoie.

Par ailleurs, près de 80% des suicides dans la région sont commis par des hommes. Ceux âgés de 20 à 34 semblent particulièrement à risque. Ces derniers enregistrent le plus haut taux de suicide de toute la population, soit 56 pour 100 000.

Tendance à la baisse au Québec

Du milieu des années 70 à la fin des années 90, le taux de suicide enregistré en Gaspésie s’est toujours maintenu à un niveau inférieur ou semblable à celui du Québec. Cette tendance s’est cependant inversée au tournant des années 2000, alors que le taux de suicide a amorcé une chute au Québec.

Cette diminution ne s’est cependant pas produite en Gaspésie, alors que la région a vu son taux de suicide augmenté. «Les fermetures d’usines et les difficultés économiques expliquent probablement cette situation, analyse Mme Suzanne Gérin-Lajoie. Ensuite, il y a eu une stagnation. Et maintenant, même s’il est trop tôt pour parler d’une baisse, les dernières données sont tout de même encourageantes».

Prévention

Afin de réduire le bilan de la Gaspésie et des Îles en matière de suicide, l’Agence de santé  poursuit ses efforts, notamment en implantant un réseau de sentinelles dans les milieux de travail. «L’idée est de former des adultes volontaires intéressés par la prévention du suicide. Nous leur offrons une formation afin qu’ils puissent mieux  repérer les personnes en détresse et les référer à des services d’aide», explique Mme Gérin-Lajoie.

Cette dernière ajoute par ailleurs qu’il existe une multitude de services dans la région pour accompagner les personnes en détresse. «Les gens qui croient connaître une personne suicidaire ne doivent pas hésiter à leur en parler. Il y a des intervenants prêts à les aider. C’est important que les gens sachent qu’il y a de l’espoir, qu’ils peuvent passer au travers des difficultés», insiste-t-elle.

Les personnes inquiètes pour un proche ou pour quelqu’un de leur entourage sont d’ailleurs invitées à appeler la ligne de prévention du suicide de la Gaspésie et des Îles pour obtenir de l’aide (1-877 666-4422). 

Notons que la 23e Semaine de prévention du suicide aura lieu du 3 au 9 février.