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13 décembre 2013 8 h 46

L’éolien et l’aluminium : des filières qui travaillent ensemble

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CARLETON – Les secteurs éolien et de l’aluminium ont entrepris depuis l’été une démarche visant à collaborer davantage à l’avenir, de façon à contribuer à leur prospérité respective et mutuelle.

L’incorporation d’un plus grand nombre de composantes d’aluminium dans l’ensemble des tours éoliennes, principalement dans les turbines, constituerait un avantage notable pour les alumineries et, surtout, les transformateurs du métal léger.

 

S’il semble évident que le secteur de l’aluminium a tout intérêt à prendre le « train » éolien, le directeur général du TechnoCentre éolien du Québec, Frédéric Côté, assure que son domaine bénéficiera aussi des bienfaits de la collaboration entre les deux industries.

 

 « Entreprendre une collaboration entre la filière éolienne et le TechnoCentre éolien débouchera sur la mise en valeur de l’expertise de la région. Il y aura beaucoup de recherche chez nous, mais il n’y a pas que nous. Le secteur privé sera aussi mis à contribution », précise M. Côté, en pensant notamment à l’équipe de 17 personnes travaillant pour son organisme, dont un groupe de chercheurs.

 

Le second objectif est plus large. « À partir du moment où la filière éolienne se développe, ici ou ailleurs, tôt ou tard, la région en bénéficiera d’une façon ou d’une autre. Ça va rejaillir sur la région. Il faut le voir dans une perspective générale », ajoute M. Côté.

 

Le premier échange entre les filières a eu lieu au cours de l’été, au Saguenay, où est basé le Réseau Trans-Al, un regroupement de compagnies transformant l’aluminium et comptant 261 membres, dont 190 petites et moyennes entreprises donnant du travail à 9 000 personnes et générant des ventes annuelles de 1,2 milliard de dollars.

 

Il y a un peu plus d’un mois, ce sont des membres du Réseau Trans-Al, dont un représentant du géant Trio Tinto Alcan, qui sont venus en Gaspésie pour se familiariser avec le TechnoCentre éolien et les parcs de production d’électricité.

 

Frédéric Côté entrevoit l’augmentation du contenu en aluminium en deux temps, le court terme pour des pièces qui ne sont pas structurelles, comme certaines composantes mineures entrant dans la fabrication des tours, des plates-formes ou des échelles par exemple, et le long terme. Dans ce second cas, beaucoup de recherche sera nécessaire.

 

« L’intérêt de l’éolien pour l’aluminium, c’est que les machines (turbines) sont de plus en plus grosses, parce qu’elles sont plus puissantes, et que des enjeux de transport de l’usine au site vont se présenter avant longtemps », dit-il, en faisant un lien entre l’éolien et l’automobile.

 

« Est-ce que l’aluminium peut venir alléger ces machines, un peu comme on s’en est servi dans l’automobile? Il y a une analyse coûts-bénéfices à faire, mais il est certain qu’élever à 100 mètres des génératrices de plus en plus lourdes deviendra un défi de taille », note-t-il.

 

Porte-parole de Trans-Al, Jean-François Pouliot, voit « des opportunités à saisir » pour son secteur d’activités.

 

« On croit que l’industrie de l’aluminium peut fournir des composantes importantes à coût compétitif (…) dans un marché éolien en développement, et des parcs installés pour plusieurs années », signale-t-il.