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27 août 2012 16 h 36

Les candidats dans Bonaventure débattent à Carleton-sur-Mer

Les cinq candidats dans la circonscription de Bonaventure ont croisé le fer lundi midi devant plus d’une centaine de personnes réunies au Quai des arts de Carleton-sur-Mer.

Organisée par la station de radio CIEU-FM, cette confrontation d’idées s’est déroulée dans le calme et n’a pas provoqué de grandes surprises. Tour à tour, les aspirants députés ont exprimé leur vision en matière d’éducation, d’économie, de gestion des ressources naturelles, de développement régional et de transports.

Les échanges entre les candidats sont demeurés dans l’ensemble courtois, mais certaines discussions ont tout même provoqué quelques étincelles.

L’économie attise les passions  


Les discussions autour du développement économique de la région ont été celles qui ont suscité le plus d’échanges musclés. C’est d’ailleurs à partir du moment où les candidats ont débattu au sujet de l’avenir de l’industrie forestière que le ton a légèrement monté.

D’entrée de jeu, le député sortant a dû défendre le nouveau régime forestier qui entrera en vigueur en avril 2013 et qui suscite beaucoup d’inquiétude chez les industriels et les travailleurs forestiers. «Le nouveau régime est bien adapté, mais je ne dis pas qu’il n’y aura pas des besoins pour l’améliorer en cours de route», a-t-il déclaré, avant de rappeler que le gouvernement libéral a investi 7 milliards de dollars depuis 2003 pour soutenir l’industrie forestière.

Le candidat péquiste a répliqué en soulignant qu’un marché pour le bois devait être créé avant d’investir des sommes visant à soutenir l’industrie forestière. «Vous avez beau investir, si les conditions ne sont pas là, on ne pourra pas vendre notre bois», a-t-il lancé à son adversaire libéral, ajoutant que le Parti québécois propose la mise en place d’une charte du bois qui vise 30 % d’utilisation du bois dans les constructions publiques.
 
La candidate de Québec solidaire, Patricia Chartier, a poursuivi l’échange en lançant une flèche au député sortant. «Avec tous les milliards qui ont été investis, ça devrait aller mieux et, pourtant, ce n’est pas le cas», a-t-elle pesté. La solidaire a indiqué que son parti propose un «plan pour reboiser» afin de réparer le «saccage» fait dans les forêts au cours des dernières années.

Le candidat de la Coalition avenir Québec, Jean-Marc Landry, s’est montré d’accord avec la proposition de Mme Chartier. «Il faut que la forêt soit en santé, il faut planter des arbres, n’importe quel innocent est capable de comprendre ça!», a-t-il fustigé.

Le jeune candidat d’Option nationale, Louis-Patrick St-Pierre, a quant à lui remis en doute la capacité des libéraux à gérer la crise forestière. «Vous avez investi beaucoup de millions alors que, présentement, les industries sont en déclin. Où vont vos millions?», a-t-il demandé à M. Arsenault.

Damien Arsenault pointé du doigt

Au moment de débattre de l’avenir de l’industrie éolienne en Gaspésie, les deux résidents expropriés de New Richmond, Raynald Murphy et Léopold Audet, qui ont fait la manchette au cours des dernières semaines, ont servi de prétexte à Patricia Chartier pour attaquer M. Arsenault.

Rappelons que les deux hommes ont été expropriés d’une partie de leurs terres pour faire passer une ligne de raccordement afin de relier le parc éolien Venterre au réseau d’électricité. La semaine dernière, la société publique a demandé à l’un de ses sous-traitants de raser complètement les abords d’un ruisseau situé sur le terrain de M. Audet.

«Je suis allée [les rencontrer] la semaine dernière et [Hydro-Québec] a  totalement saccagé la forêt, le ruisseau n’existe plus.  On ne respecte pas la politique sur l’eau et M. Damien Arsenault n’a rien fait dans ce dossier, c’est une vraie honte. Que comptez-vous faire avec ces deux citoyens?», a-t-elle vivement questionné le député sortant.

«C’est bien mal connaître le dossier de dire que je n’ai rien fait», s’est défendu M. Arsenault. «Si les sous-traitants d’Hydro-Québec n’ont pas respecté les normes environnementales, ils auront à répondre», a déclaré M. Arsenault, ce qui a provoqué des rires sarcastiques dans la foule.

Période de questions

Le ton a quelque peu changé lors de la période de questions du public, alors que le député sortant a dû défendre son bilan, notamment en matière de soutien aux organismes communautaires.

«M. Arsenault, on vous entend dire partout qu’il y a plus de 12 millions d’investis pour les organismes communautaires en Gaspésie. Saviez-vous que ça fait seulement 2 % du budget total de l’Agence de la santé ? Quel va être l’engagement pour sortir les organismes communautaires de la pauvreté qui dure depuis 30 ans ? Ça va faire!», a questionné avec force la directrice du Centre l’Accalmie,  Dominique Bouchard, ce qui lui a valu une chaude main d’applaudissements du public.

M. Arsenault s’est défendu en soulignant que la décision de financer les organismes communautaires appartient à l’Agence de la santé. «Et je sais que, dès septembre, les discussions vont reprendre avec vous pour regarder de quelle façon on peut couvrir le besoin», a rétorqué le député sortant.

Quelques minutes après, une citoyenne a fait part des ses inquiétudes au sujet du programme de la CAQ, qui propose d’abolir les agences de santé et les commissions scolaires et de couper des postes chez Hydro-Québec. «Combien de personnes perdront leur emploi?», a-t-elle demandé à Jean-Marc Landry.

Le candidat a répondu qu’il faut «avoir du courage» et qu’il y a une occasion à saisir dans les agences de santé, les commissions scolaires et chez Hydro-Québec, car 28 000 personnes qui y travaillent prendront sous peu leur retraire. De ce nombre, a expliqué M. Landry, 7 000 postes ne seront pas renouvelés. Selon lui, il n’y aura pas de perte d’emploi, car son parti s’engage à créer d’autres postes pour favoriser les «services directs» à la population.

Pour sa part, questionné au sujet des référendums d’initiative populaire par un citoyen, le candidat péquiste a dû clarifier la position de son parti, comme l’a fait sa chef, Pauline Marois, la semaine dernière. «Ça veut dire que 15 % des citoyens pourront arriver avec une pétition pour demander au gouvernement de réfléchir à un référendum, mais ils n’auront pas le pouvoir d’exiger au gouvernement la tenue de ce référendum. C’est un processus très valable et très démocratique», a répondu le souverainiste.

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