Les casseroles résonnent à New Richmond
Près de 75 personnes ont participé à une troisième manifestation en deux semaines dans la Baie-des-Chaleurs mardi en début de soirée dans les rues de New Richmond.
L’appel à la mobilisation a suscité un peu moins d’intérêt que lors des deux dernières manifestations qui se sont tenues à Bonaventure et à Carleton-sur-Mer.
Alors que plus de 150 personnes avaient confirmé leur présence sur la page Facebook des «indignés de la Gaspésie», moins d’une centaine se sont présentées devant le bureau du député de Bonaventure, Damien Arsenault, lieu de départ de la manifestation.
Vers 17h30, les gens réunis ont débuté la marche sur la route 132 en direction est. Ils ont par la suite emprunté le chemin Pardiac pour ensuite se rendre sur le chemin Cyr.
Quelques minutes plus tard, les citoyens ont décidé de retourner vers la route 132 pour entreprendre une marche autour du carrefour giratoire afin de «symboliser un gouvernement qui tourne en rond.»
Comme à Bonaventure et à Carleton-sur-Mer, un itinéraire a été remis à la Sûreté du Québec. Celui-ci n’a cependant pas complètement été respecté, rendant ainsi la manifestation illégale. La foule a pris soin de ne pas trop nuire à la circulation automobile et les agents dépêchés sur les lieux ont toléré la situation.
Plusieurs causes
Les motifs des manifestants pour descendre dans la rue étaient encore une fois très diversifiés. Michel Goudreau, de la Coalition Éco-Vigilance Baie-des-Chaleurs, participait pour sa part à la première manifestation organisée par les «indignés de la Gaspésie».
Selon lui, une bonne partie des citoyens présents ont pris la rue pour demander au député libéral de Bonaventure de cesser de suivre «la ligne du parti», particulièrement dans les dossiers environnementaux.
«Que ce soit pour les gaz de schistes, pour la cimenterie, pour la mine Orbite, il faut qu’un processus soit mis en place pour que les gens puissent s’exprimer de façon éclairée», a-t-il mentionné, avant de répéter qu’il espère que les élus municipaux appuieront l’idée que le projet de cimenterie de Port-Daniel soit soumis à un BAPE.
Alors que le son des casseroles se faisait fortement entendre, Sylvie Richard, qui en était à sa troisième manifestation en deux semaines, a déclaré qu’elle «prend conscience qu’il se passe quelque chose au dessus de la tête des citoyens» en matière d’environnement. «En ce moment, il y a la cimenterie, les hydrocarbures et la fracturation. Il faut que les gens se réveillent pour exiger une gestion rigoureuse des ressources naturelles», a-t-elle déclaré.
En tête de la manifestation, Rose Chabot tenait une pancarte sur laquelle il était écrit «on veut des élections.» Selon elle, seule une joute électorale pourra régler le conflit étudiant. «Jean Charest n’a pas l’air de vouloir s’occuper de la crise. Selon moi, n’importe quel autre parti pourrait faire un meilleur travail que lui», a-t-elle laissé tomber.
Assemblée au milieu du carrefour giratoire
À l’issue de la marche, les manifestants se sont réunis au milieu du carrefour giratoire pour discuter des actions à venir. Au cours de cette assemblée spontanée, plusieurs ont fait valoir l’idée d’entreprendre des actions concrètes afin de faire pression sur les élus municipaux, notamment.
Bilbo Cyr a appelé les gens présents à s’impliquer davantage dans leur communauté. «C’est beau de venir manifester, mais il faut aussi s’impliquer dans nos municipalités, assister aux réunions publiques et faire entendre notre message auprès des élus», a-t-il fait valoir.
Les citoyens ont par la suite convenu de se donner rendez-vous mardi prochain à 18 h dans le stationnement de l’église de Nouvelle pour une quatrième manifestation. Ils comptent par le suite se rendre à la réunion de la MRC d’Avignon qui se tiendra à l’hôtel de ville de la municipalité un peu plus tard au cours de cette soirée.
Haute-Gaspésie
À Sainte-Anne-des-Monts, le mouvement semble s’essouffler. Vers 17 h , moins de 50 participants sont descendus dans les rues pour faire résonner leurs casseroles.
«Le groupe diminue, mais il y a du nouveau monde, rétorque l’organisateur, Philippe Achaintre, de La Martre. Plusieurs de ceux qui étaient là aux deux dernières ne sont pas venus aujourd’hui. Il faut aussi dire qu’il faisait froid et que c’était pluvieux.»
Le tintamarre s’est déroulé dans la bonne humeur. Les organisateurs avaient, comme pour les deux autres, fourni leur itinéraire à la police, mais aussi à la Ville de Sainte-Anne-des-Monts et à Transport Québec. D’ailleurs, des véhicules du Ministère escortaient les marcheurs, tout comme deux autos-patrouilles de la Sûreté du Québec.
«Ils sont très courtois, je n’ai pas de misère avec les forces de l’ordre, tient à préciser le meneur de la marche. Mais à Montréal, ceux qui lancent des balles de plastique, je trouve ça indécent. On dénonce ça en Chine, mais là, ça se passe chez nous et on trouve ça correct? Le gouvernement devrait s’excuser.»
Par ce concert de casserole, les manifestants ont voulu faire connaître leur opposition à la hausse des frais de scolarité et à la loi 78. Mais c’était aussi pour exprimer leur dégout du gouvernement Charest, a laissé entendre Philippe Achaintre.
«On veut faire réagir, lance-t-il. Il faudrait que le gouvernement fasse quelque chose! S’il a un peu d’honneur, il devrait mieux gérer la crise. Il devrait comprendre qu’il a poussé le bouchon un peu loin quand, à la dernière rencontre avec les étudiants, il n’a pas voulu négocier avec eux. Après plus de cent jours, il devrait passer le flambeau à quelqu’un d’autre!»
L’organisateur conserve la tradition des trois dernières semaines. Il récidivera avec un quatrième tintamarre mardi prochain à 17 h. Le départ se fera encore une fois de l’église de Sainte-Anne-des-Monts.
Avec la collaboration de Johanne Fournier