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27 mars 2013 10 h 27

Les redevances et la fracturation au cœur des inquiétudes

Les participants au forum des hydrocarbures à Gaspé ont réclamé des redevances locales et exprimé leurs craintes quant à l’utilisation de la fracturation.

Environ 70 personnes se sont présentées au forum de mardi soir à Gaspé.

 «Je trouverais tout à fait inacceptable qu’il n’y ait pas de redevances sur le territoire où l’exploitation a lieu, a commenté Pierre Michaud, un citoyen de Gaspé. Les régions-ressources ont droit [à des redevances] pour faire leurs propres choix de développement.»

Éric Boucher a reproché aux élus d’être «très frileux à demander des redevances pour un fonds de diversification» et les appelle à en réclamer «haut et fort». Il précise que bien d’autres aspects, dont le droit à un environnement sain et les droits des Micmacs, devront être considérés avant d’aller de l’avant.

La fracturation inquiète

La fracturation, que Pétrolia et Junex n’excluent pas dans les secteurs Haldimand et Galt, a suscité bien des questions. L’industrie prétend que le sous-sol gaspésien est truffé de fractures naturelles. «Comment peut-on me garantir qu’une fois la poche de gaz ou de pétrole fracturée, il n’y aura pas de cheminement de la pression vers les fractures naturelles?», a demandé un citoyen.

Maude Prud’homme, porte-parole du mouvement gaspésien Tache d’huile, a réitéré l’importance d’étudier l’eau de la Gaspésie dans son ensemble. «On apprécie l’effort pour réglementer au plan municipal, mais si on ne réfléchit pas en termes de bassins versants, on va mettre en danger les sources d’eau potable», dit-elle.

Le directeur général de la Conférence régionale des élus Gaspésie-les-Îles (CRÉGÎM), Gilbert Scantland, a promis que son organisme «reviendra à la charge» pour faire évaluer les eaux souterraines de la Gaspésie. «LA CRÉGÎM avait amorcé une démarche auprès de l’INRS-Eau, a-t-il rappelé. Ils n’ont pas retenu notre projet en prétextant qu’il n’y a pas beaucoup de population.»

Les fournisseurs de services représentés

Les Pétrolia et Junex, actifs dans le secteur de Gaspé, étaient absents du forum. Cependant, Mario Lévesque, président de l’Association québécoise des fournisseurs de services pétroliers, y était. «Les retombées locales sont importantes pour les municipalités, mais elles devraient aussi recevoir un pourcentage de redevances», a-t-il déclaré. La réglementation est désuète et doit être revue, a-t-il ajouté.

«Je vois l’obligation d’avoir une évaluation environnementale pour chaque projet», a indiqué M. Lévesque à GRAFFICI.CA, sans préciser quel type d’évaluation, et si le BAPE devait d’en charger. «Les municipalités peuvent avoir des règlements de zonage» qui soustraient des zones au développement des hydrocarbures, estime-t-il aussi.

M. Lévesque a plusieurs fois pris le micro pour répondre à des questions des citoyens, notamment sur la fracturation, une technique qui devrait être permise selon lui. Un participant lui a reproché d’être «probablement payé» pour être au forum, avant d’être rappelé à l’ordre par l’animateur.