L’état d’urgence perdure aux Îles
Plus de 48 heures après le sinistre occasionné par la tempête de verglas, les autorités n’ont toujours pas levé l’état d’urgence aux Îles-de-la-Madeleine.
Sous un froid de moins 30 avec le facteur éolien, quelque 2 250 clients d’Hydro-Québec ont passé une deuxième nuit sans électricité, après les pluies verglaçantes et les forts vents qui ont sévi sur l’archipel dans la nuit de samedi à dimanche. Mais les Madelinots peuvent maintenant compter sur des renforts provenant de l’extérieur.
Les secours arrivent
En fin de journée hier, le ministre de la Sécurité publique, Robert Dutil, est débarqué sur l’archipel. Accompagné du député de l’endroit, Germain Chevarie, ils ont rassuré la population locale en leur offrant l’aide de l’État. Le député fédéral, Philip Toone, s’est également dirigé vers les Îles, faisant ainsi faux bond au candidat à la direction du Nouveau Parti démocratique, Thomas Mulcair, qu’il devait accompagner dans le cadre de sa tournée gaspésienne.
Hydro-Québec a dépêché 150 monteurs, planteurs et contremaîtres, transportés par le CTMA Vacancier, qui avait été nolisé par la société d’État. Ils sont débarqués hier après-midi, avec leurs véhicules chargés d’équipements et des camions remplis de poteaux. Plus de 200 poteaux sont à remplacer.
Hydro-Québec refuse de faire part du délai nécessaire au raccordement de l’ensemble des abonnés privés de courant. «On ne fournit pas de délai, affirme la porte-parole, Geneviève Cloutier. Mais, pour l’instant, nos employés priorisent les secteurs de Havre-aux-Maisons et de Havre-Aubert, où il y a la plus grande concentration d’abonnés touchés, soit environ 1 500.» Mais le maire suppléant, Jonathan Lapierre, ne se fait pas d’illusion. «Je m’attends à ce que ça puisse prendre de quatre à six jours», laisse-t-il tomber.
Cinq autos-patrouilles de la Sûreté du Québec, avec douze policiers à leur bord, sont arrivés aux Îles hier.
Le Centre hospitalier de l’Archipel n’a pas eu de panne électrique et ne rapporte aucun incident, ni blessé. La Commission scolaire des Îles et le Cégep de la Gaspésie et des Îles ont suspendu les cours.
Solidarité insulaire
Deux centres d’hébergement ont ouvert leur porte. À peine une dizaine de personnes s’y sont rendues. «Les gens qui ont dû quitter leur résidence sont, pour la plupart, localisés chez de la parenté, des amis ou des gens qu’ils connaissent», explique Jonathan Lapierre. Lui-même sans électricité depuis la nuit de samedi à dimanche, il est hébergé, lui et sa famille, par son père qui possède une génératrice.
Denis Chiasson et sa conjointe, qui résident dans le secteur de Havre-aux-Maisons, n’ont pas d’électricité et doivent réduire leur consommation d’eau. Par contre, leur poêle à bois leur permet de se réchauffer et de cuisiner. Ainsi, ils accueillent, sous leur toit, de trois à quatre personnes. Selon l’homme, c’est normal d’aider les autres. «L’entraide est là, confirme-t-il. Tout le monde se connaît.»