Mauvais temps pour les producteurs agricoles
BONAVENTURE - Les précipitations des dernières semaines inquiètent les producteurs agricoles de la région. En cette période de semis ou de croissance des fruits et légumes, ils espèrent un retour rapide du soleil.
La Gaspésie a passé les dernières semaines sous la pluie et le temps frais. Les agriculteurs sont en retard dans la plantation de leur semis et cette situation ne doit pas s’éterniser car elle pourrait fortement les pénaliser.
«On ne peut même pas rentrer dans nos champs, il y a des rigoles d’eau. Le froid en plus risque de faire pourrir les plantons dans le sol», décrit la propriétaire de l’exploitation de pommes de terre et de céréales Patasol de Bonaventure, Michèle Poirier.
Elle dispose de 200 acres de plantations de pommes de terre et elle aurait dû commencer à planter il y a deux semaines. «Il faut qu’il vente et qu’il y ait du soleil pendant quelques jours pour que ça sèche», précise-t-elle. Elle retrouve le même problème pour ses 600 acres de céréales.
Le temps suspendu
«C’est un peu inquiétant, on n’a jamais eu ça aussi longtemps. En fin de semaine, on a reçu 75 mm de pluie et 137 mm à date, au mois de mai», comptabilise-t-elle.
À la Ferme Bourdages, à Saint-Siméon, le temps est suspendu. Le maïs est sorti mais par manque de soleil, il ne grandit plus. Malgré un bon début de mois, il reste aussi des plants à mettre en terre.
Les Bourdages ont usé de bâches pour couvrir les plants de fraise et les protéger de l’humidité. Ils ont aussi un système d’irrigation pour dévier l’eau, mais il faut du soleil pour que la récolte soit bonne.
«Présentement, on craint la moisissure grise qui s’installe au niveau des plants et se met sur le fruit qui pousse, il faut que ça sèche», décrit le co-propriétaire de la ferme Bourdages à Saint-Siméon-de-Bonaventure, Jean-François Bourdages. Pour ce producteur qui organise des cueillettes, la pluie est aussi un frein au tourisme.
Le président de l’Union des producteurs agricoles (UPA) de la Gaspésie-Les-Îles et président des Serres Jardins Nature à New Richmond, Christian Côté, estime que la Gaspésie peut encore supporter une semaine de précipitation au maximum.
«En serres aussi on a besoin de soleil. On commence à voir des tomates qui grossissent mais qui ne mûrissent pas. On va avoir de grosses quantités en même temps», raconte M. Côté. Il n’utilise pas de lampes à cette étape de la production. «Si le gouvernement baisse les tarifs de l’électricité pour la photosynthèse, comme annoncé, on pourrait utiliser nos lampes», ajoute-t-il.
Il est encore trop tôt pour connaître les pertes qui seront occasionnées. «C’est le printemps, on ne sait jamais. L’an passé on était un peu en avance il avait fait très beau, mais on a déjà planté des fraises dans la neige», temporise aussi M. Bourdages.