Nouvelle tentative pour rénover le phare de Cap-des-Rosiers
GASPÉ – Le Comité du site historique maritime du phare de Cap-des-Rosiers en appellera au ministère québécois de la Culture afin de faire une nouvelle tentative pour sauvegarder le phare qui a besoin d’importants travaux de restauration si on veut assurer son intégrité architecturale.
« J’envoie à la ministre de la Culture du Québec, une lettre expliquant la situation actuelle et lui demandant de faire le lien avec ses homologues fédéraux », lance le président du comité, Jean-Paul Salaün.
Le phare, propriété de Pêches et Océans Canada, a besoin de réparations rapides. Deux fissures ont été identifiées. L’eau s’infiltre dans la chambre d’air et au printemps dernier, de la glace a été retrouvée à la base de la structure.
« Il ne tombera pas demain matin, mais dans 10 ans, la donne sera différente », souligne M. Salaün pour démontrer l’urgence d’agir.
La facture pour mettre à niveau l’infrastructure varie entre 3 à 5 M$. Le député fédéral, Philip Toone, soutient que cette facture pourrait être plus importante : « Le ministère des Pêches et Océans a fait une estimation et selon eux, c’est encore plus cher », souligne M. Toone, citant le montant de 7 M$, un chiffre avancé en 2007.
Dans une loi adoptée il y a quatre ans, Ottawa, en voulant « protéger » les phares patrimoniaux, a plutôt proposé de s’en départir : « En 2010, le gouvernement fédéral a mis en vigueur la Loi sur les phares patrimoniaux afin de sauver les phares, mais en réalité, ce que la loi permet, c’est qu’un groupe privé puisse prendre le contrôle d’un phare », précise M. Toone qui insiste pour que cette loi soit modifiée.
Le comité soutient ne pas avoir les capacités financières pour reprendre sous son aile l’infrastructure. La Ville a pris position la semaine dernière, demandant à Ottawa de prendre ses responsabilités dans ce dossier.
« Je m’engage à réévaluer les phares déclarés sites historiques afin d’avoir une véritable idée afin de les remettre en état. L’abandon dure depuis trop longtemps. On a un gouvernement qui ne croit pas que le patrimoine vaut cher. L’industrie touristique est l’une des plus importantes et nous devons la soutenir », indique le député Toone.
Cette année, le site a connu une augmentation de fréquentation de 1000 personnes. En moyenne, 30 000 touristes visitent le site du phare, annuellement.
Deux pétitions circulent pour sauvegarder le phare : celle du comité compte maintenant 1674 signatures, la majorité provenant du Québec. Quelque 350 citoyens de Gaspé l’ont signée. Le député fédéral a lancé sa propre pétition qui compte 567 signatures, en plus d’avoir reçu 716 cartons-réponses «Sauvons notre phare!», distribuées par le député au cours de l’été.
Le phare de Cap-des-Rosiers est le plus haut au Canada. Il fait partie du palmarès 2013 des 10 sites les plus menacés au Canada de la fondation Héritage Canada. Il a été reconnu site historique national en 1974 et édifice patrimonial en 1994.