Organismes communautaires : à quoi s’engagent les candidats?
Les organismes gaspésiens et madelinots revendiquent une hausse de 8 M$ de leur financement (actuellement de 12 M$), via un budget réservé à leur mission. Pour l’ensemble du Québec, ils estiment leur manque à gagner à 225 M$.
Parti québécois
Le programme du PQ prévoit de « hausser le financement des organismes communautaires ». Dans les faits, le parti s’est engagé à l’augmenter progressivement dans les trois prochaines années pour un total de 162 M$ (54 M$ par an en moyenne). « Je vais m’assurer qu’un maximum de ces 162 M$ soit versé pour la région, qu’on tienne compte des distances, pas juste du per capita », promet Gaétan Lelièvre, candidat du PQ dans Gaspé.
M. Lelièvre reconnaît qu’il s’agit d’une fraction du montant demandé. « C’est un dossier qui ne se réglera pas dans la prochaine année. C’est du moyen et long terme. »
Parti libéral du Québec
La plateforme du PLQ ne définit rien sur le financement des organismes communautaires, reconnaît le candidat dans Bonaventure, Damien Arsenault. Il indique toutefois que sous le règne libéral de 2003 à 2012, le budget de ces organismes a augmenté de 80 % dans l’ensemble du Québec. « On a l’intention de continuer dans cet esprit, dit M. Arsenault. Je vais travailler à faire les représentations nécessaires pour qu’on se rapproche des objectifs [8 M$ de plus dans la région] ».
Option nationale
Rien dans le programme d’ON n’est mentionné sur le financement des organismes. Même s’« il n’y a rien de précis, la philosophie est là », estime Frédérick DeRoy, candidat dans Gaspé, qui prône « un vrai bon coup de main » aux groupes communautaires. « On doit investir massivement dans le secteur communautaire, dit-il, pour remettre la population sur les rails, qu’elle soit prête ensuite à aller chercher un DEP ou une autre formation. » L’aide alimentaire, les petits déjeuners et l’aide aux devoirs doivent être « la fondation » d’une stratégie de développement économique, croit M. DeRoy.
Québec solidaire
Québec solidaire est le parti dont les engagements sont les plus généreux envers le milieu communautaire. Son cadre financier prévoit une somme supplémentaire de 360 M$ pour ces organismes, au-delà de leurs revendications dites « d’urgence ». « Ce qu’ils demandent est le minimum, on pense qu’ils ont besoin de plus, déclare Patricia Chartier, candidate dans Bonaventure. On met l’accent sur la première ligne avec les organismes communautaires et les CLSC ouverts 24 heures sur 24. »
QS renforcerait les services publics et l’aide publique, notamment via un revenu minimum garanti, insiste Mme Chartier, ce qui enlèverait de la pression sur les groupes communautaires. La plateforme de QS parle d’un financement « à la mission », « et donc destiné aux activités de base des organismes et non pas conditionnel à une offre de services en particulier », précise la candidate.
Coalition avenir Québec
« C’est dans nos engagements d’abolir les agences de santé pour réinvestir des ressources sur le terrain », indique Jean-Marc Landry, candidat dans Bonaventure. La plateforme de la CAQ ne dit rien sur la destination de l’argent épargné, mais M. Landry précise qu’il irait en partie vers les organismes communautaires, « qui viennent en aide à différentes clientèles, à un coût extrêmement performant ». Le candidat n’est pas en mesure de préciser de quel montant serait haussé le financement.
Parti conservateur du Québec, Équipe Adrien Pouliot
« Le soutien aux organismes communautaires doit venir des dons des gens et des commandites, plutôt que seulement du gouvernement », dit Christian Rioux, candidat du PC dans Gaspé. Son parti ne couperait pas totalement les vivres de ces organismes, « mais ils doivent faire l’effort d’aller chercher un peu d’argent du public », dit-il. En diminuant les taxes et les impôts, le PC donnerait la marge de manœuvre aux particuliers et aux entreprises pour donner aux organismes de leur choix, ajoute M. Rioux, qui examinerait aussi la mission des organismes pour éviter les doublons.
Le programme du PC ne dit pas un mot du financement des organismes communautaires, mais indique que l’État pourrait leur déléguer la gestion d’hôpitaux.