Pêche à la crevette : l’équilibre financier demeure fragile
Malgré une augmentation marquée du prix moyen obtenu au débarquement, en hausse de 0,16 $ à 0,76 $ la livre cette année, la conjugaison d'autres facteurs défavorables amènera les pêcheurs à la crevette à user d'imagination afin de dégager un bénéfice pour la saison 2012.
«On touche du bois. Si on connaît une flambée des prix du carburant, tous les efforts consentis pour avoir augmenté les prix vont être anéantis par les coûts du carburant», indique le directeur de l’Office des pêcheurs de crevette de Gaspé, Sylvain Samuel.
Le prix du diesel est passé de 0,68 $ le litre en 2010 à 1 $ le litre cette année, ce qui met une pression importante sur les coûts d’exploitation.
De plus, une diminution des quotas consentis cette année aux crevettiers, qui sont passés de 25 000 à 22 000 tonnes, s’ajoute aussi à la donne, ce qui privera les pêcheurs de revenus estimés à environ 115 000 $ pour la saison 2012.
M. Samuel ajoute que «depuis les dix dernières années, c’est difficile. Ç’a pris une intervention de Québec pour mettre des programmes transitoires pour permettre un certain allégement du paiement des hypothèques maritimes.»
De grands défis devront être relevés au cours des prochaines années. «Les entreprises espèrent pouvoir renflouer les coffres afin de remettre leur entreprise sur le chemin de la rentabilité. Je ne suis pas sûr que les prix au débarquement suivront la hausse des coûts d’opération. Le défi va être grand afin de conserver la viabilité des entreprises de pêche», soutient le directeur.
Les crevettiers demandent depuis des années que le prix du permis de pêche suive la valeur économique de la ressource. «Malheureusement, Pêches et Océans a toujours fait la sourde oreille et je ne vous cacherai pas qu’avec le dernier budget Harper, je ne crois pas que le gouvernement soit très ouvert à intervenir sur le coût du permis», croit le représentant des pêcheurs. Un permis coûte 25 000 $ actuellement.
Jusqu’à maintenant, les débarquements à quai sont réguliers, malgré la tempête de la fin de semaine pascale, précise M. Samuel.