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14 février 2014 10 h 27

Pétrole : Gaspé « tanné de « patcher » les trous »

GASPÉ – Le maire de Gaspé lance un cri du cœur, impatient de voir Québec « prendre ses responsabilités » en adoptant un règlement provincial sur l’eau potable. « On est tannés de "patcher" les trous que le gouvernement ne peut pas remplir », a lancé Daniel Côté.

Gaspé en a assez d’être « pris tout seul avec la patate chaude » et d’être « perçu à la grandeur du Québec comme le frein au développement des hydrocarbures », a déclaré le maire.

Il réagissait au jugement qui donne raison à Pétrolia et invalide le règlement de Gaspé sur les distances à maintenir entre les forages et les sources d’eau potable. Cette législation a pour effet d’empêcher le forage d’Haldimand n° 4.

Le règlement perdra force de loi quand le délai dont dispose la Ville pour interjeter appel expirera, le 12 mars. Le gouvernement doit agir d’ici là, croit Daniel Côté, et plus tôt s’il compte partir en campagne électorale entre-temps.

Québec aurait l’embarras du choix

Le gouvernement dispose de plusieurs solutions, estime le maire. Québec peut adopter son règlement provincial sur l’eau potable, dont une première version a été publiée en mai. « Si certaines parties ne font pas l’affaire des agriculteurs, on retire ce volet et on adopte le reste », propose M. Côté, qui a eu vent « d’irritants » dans le milieu agricole.

Le ministre de l’Environnement a également le pouvoir d’approuver le règlement de Gaspé et d’ainsi le valider, ajoute le maire. « Ce serait simple, rapide et efficace. »

 « Le gouvernement pourrait aussi nous rassurer en étendant à Haldimand le moratoire sur la fracturation [imposé dans les Basses Terres du Saint-Laurent]. » M. Côté serait « peut-être capable » de vivre avec un forage à Haldimand n° 4 si on lui donne la « garantie qu’il n’y aura aucune fracturation ».

Appel ou pas?

Si jamais Québec n’agit pas, le maire Côté ne sait pas encore quelle suite il donnera au jugement. « [Un appel], ça nous tente pas pantoute d’en arriver là. »

D’un autre côté, le maire dit ne pas vouloir « laisser tomber la population », qui pourrait se retrouver sans la protection d’un règlement sur l’eau potable.

La municipalité a payé 12 000 $ pour défendre son règlement en cour de première instance. Une procédure d’appel coûterait moins cher, mais il faudrait au moins un an pour qu’il soit entendu, estime le maire.