Pétrolia : manifestation et dialogue de sourds
GASPÉ – Les policiers de la Sûreté du Québec (SQ) ont dû intervenir lundi matin à l'Auberge des commandants de Gaspé lors d'une conférence auprès de gens d'affaires intéressés à entendre le président de Pétrolia, Alexandre Gagnon, alors qu'une trentaine de manifestants contre l'exploration et l'exploitation du pétrole ont perturbé la présentation. Une personne a été interpellée par les policiers à la suite de la manifestation.
Manifestant d’abord à l’extérieur de l’établissement, la vingtaine de personnes du groupe Ensemble pour l’avenir durable du Grand Gaspé (EADG) a pénétré dans la salle où se tenait la rencontre en scandant des slogans contre l’exploration et l’exploitation pétrolière à Gaspé. Une banderole a été déroulée devant la table de M. Gagnon. À travers l’assistance se trouvaient déjà quelques militants contre le pétrole. Une joute verbale s’en est suivie sous un ton agressif, voire irrespectueux, et c’est à ce moment que trois policiers de la SQ sont intervenus.
Durant les échanges, une des personnes sur place, Gaston Langlais, a lancé à un manifestant des menaces à peine voilées. À sa sortie d’une voiture de police, il ne semble nullement regretter ses paroles : « Il a dit à la police que je voulais y »crisser une claque ». Je ne sais pas ce que le procureur de la Couronne va faire avec ça. Je m’en sacre », déclare M. Langlais.
À la SQ, on précise qu’un individu a été interpelé et remis en liberté. Il devra comparaître par voie de sommation. « L’enquête porte sur de présumées menaces d’un citoyen envers un autre citoyen », indique le porte-parole, Claude Doiron.
Dialogue de sourds
Pour la première fois, la présidente d’EADG, Lise Chartrand, et le président de Pétrolia ont pu discuter directement durant plus d’une demi-heure de l’enjeu du forage d’Haldimand 4. Force est de constater que les positions de chacun sont bien encrées.
« J’espère qu’on va finir par se parler. Des fois, il faut plus qu’une rencontre pour finir par s’entendre » indique M. Gagnon.
Sur l’acceptabilité sociale, M. Gagnon soutient qu’il faut bien informer la population : « Je pense que l’important, c’est de donner l’information. Que les gens la jugent bonne ou mauvaise, mais au moins on a ce devoir-là d’informer », dit le président.
La position d’EADG demeure la même : « Ça fait trois ans quand même. On est allé chercher des sommités en matière de droit des citoyens, des sommités en matière de développement des hydrocarbures. C’est comme jouer à faire semblant que tout ce qu’on dit n’a aucun bon sens », dit Mme Chartrand.
Elle entend poursuivre en augmentant la pression sur Pétrolia pour forcer l’entreprise à ne pas explorer Haldimand 4.