Phare de Cap-des-Rosiers : Ottawa doit prendre ses responsabilités dit Gaspé
GASPÉ – La Ville de Gaspé demande à Ottawa de restaurer le phare de Cap-des-Rosiers, qui se détériore rapidement. Elle presse le gouvernement fédéral de garder sous sa responsabilité cette infrastructure mise en service en 1858.
Ottawa souhaite de départir de cette infrastructure, jugée excédentaire. La Société historique maritime du phare de Cap-des-Rosiers (SHMPCDR) gère le lieu reconnu site historique national en 1974 et édifice patrimonial en 1994. Une étude réalisée en 2007 par le Réseau de la conservation du patrimoine et Travaux publics Canada a émis 90 recommandations, dont 42 concernaient sa restauration. Les travaux sont évalués à plus de 3 M$.
« Le gouvernement fédéral a négligé durant des années l’entretien des phares sous sa responsabilité. Un peu comme les quais, on a laissé à l’abandon ces infrastructures et on demande maintenant aux communautés locales de les prendre en main. Les villes et les organismes du milieu n’ont pas les ressources nécessaires pour assumer les responsabilités que le fédéral néglige », dénonce le maire de Gaspé, Daniel Côté.
« Personne, localement, n’est en mesure de prendre une telle infrastructure en charge », renchérit le président de la SHPCDR, Jean-Paul Salaun.
La dégradation s’accélère
« Il y a des fissures un peu partout. La dégradation s’accélère. Le phare est fait de telle manière qu’il y a un espace de ventilation entre le parement et la structure. Lorsque j’ai ouvert le phare au début mai, il y avait cinq pouces de glace à l’intérieur », précise M. Salaun.
Une pétition a été lancée en juillet dernier. Le cap des 1500 signatures a été franchi. Elle devrait être déposée au cours des prochaines semaines au gouvernement fédéral. « On n’a pas décidé quand », souligne le président. En parallèle, le député fédéral de Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, Philip Toone, a lancé sa propre pétition.
« C’est une patate chaude qu’ils ont dans les mains. La date limite pour le transfert, c’est mai 2015 et si personne ne lève la main, il restera dans le giron fédéral », croit M. Salaun.
Le phare de Cap-des-Rosiers a été classé Lieu historique national et bâtiment fédéral du patrimoine (avec une note de 92 sur 100) en raison de son importance historique et de sa valeur architecturale et environnementale.
Il s’agit du plus haut phare du Canada. Il fait partie du palmarès 2013 des 10 sites les plus menacés au Canada de la fondation Héritage Canada.