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Éditorial
20 décembre 2017 20 h 19

Que pourrait-on se souhaiter en 2018?

Gilles Gagné

Éditorialiste

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Quel que soit le parti élu à Québec, la composition du gouvernement changera, et il est à espérer que ce sera pour le mieux. Les gouvernements Couillard, surtout, et Marois, dans une moindre mesure, n’ont pas été de tout repos avec leurs nuisibles politiques d’austérité.

De plus, le gouvernement fédéral de Justin Trudeau se trouvera vraisemblablement en pré-campagne, puisque des élections sont prévues en 2019.

C’est donc le moment pour les Gaspésiens d’être clairs à l’endroit de leurs élus et des autres personnes en possession d’un pouvoir de décision.

Si la Gaspésie pouvait profiter de cette fin de 2017 pour faire des souhaits en prévision de 2018, quels seraient-ils?

Pétrole : exiger des règlements qui ont du sens

Du ministre des Ressources naturelles Pierre Moreau, maintenant ministre responsable de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine, nous pouvons exiger des règlements sur les hydrocarbures qui ont du sens, plutôt que les inqualifiables projets de règlements déposés en septembre et qui laissent la porte ouverte à la fracturation hydraulique, à des forages exploratoires sous les cours et nappes d’eau ou à proximité d’édifices publics, de même que l’éventuelle exploitation de gisements s’y trouvant.

Des excuses de Pierre Moreau 

À ce même ministre Moreau, nous demandons des excuses pour la déstructuration des outils de développement régional que comptait la région avant l’adoption de l’ignoble loi 28 en avril 2015, loi qui a mené à l’abolition de la Conférence régionale des élus et de la plupart des centres locaux de développement, à l’appauvrissement des enveloppes budgétaires consacrées aux jeunes, aux femmes et aux plus démunis, entre autres.

Il était ministre des Affaires municipales en 2014 et 2015, quand cette loi a été planifiée et appliquée, sous le leadership de son collègue Carlos Leitão. Elle porte aussi l’empreinte de M. Moreau, qui a beaucoup à faire seulement en rattrapage pour redonner des outils à la région.

Du concret sur le chemin de fer

Loin de tomber dans l’acharnement, il faudra bien demander à ce même ministre pourquoi son gouvernement niaise dans le dossier ferroviaire. Il y a plus de six mois que le premier ministre Philippe Couillard est venu annoncer 100 millions de dollars pour la réfection du réseau ferroviaire entre Matapédia et Gaspé. Depuis, pas un sou n’a été débloqué à cette fin et personne ne peut dire quand un investissement surviendra dans ce dossier essentiel à l’économie et, éventuellement, à la reprise du transport de passagers par train en Gaspésie.

Un déblocage en Haute-Gaspésie

À nos préfets et des autres élus municipaux, les Gaspésiens sont en droit de demander de retourner l’ascenseur à la MRC de la Haute-Gaspésie, qui a appuyé avec enthousiasme la désignation du chemin de fer comme priorité régionale en 2016, même si elle est dépourvue de ce mode de transport.

Le financement récurrent d’Exploramer, une attraction qui a de nouveau battu un record d’achalandage en 2017, la réfection de la piste de l’aéroport de Sainte-Anne-des-Monts, la réfection de la Maison de la culture de cette même ville et le déblocage d’un bon projet de création d’emplois doivent se réaliser en 2018. La solidarité s’impose ici.

Des jeunes et des immigrants

Le secteur des pêches, le tourisme, la construction navale et la filière éolienne vivent une période particulièrement stimulante depuis quelques années. Pour que cette lancée continue, la Gaspésie a besoin de recruter de la main-d’œuvre puisque des centaines de postes demeurent à pourvoir.

Il existe des programmes pour remettre au travail une partie de la main d’œuvre démobilisée depuis des années, mais cette réinsertion atteindra rapidement ses limites. Il faut donc convaincre des gens établis à l’extérieur de revenir, dans le cas des expatriés, et de venir dans les autres cas, que ces gens soient Québécois, Canadiens ou immigrants. Pour y arriver, il faudra regarnir les budgets dévolus à la jeunesse et à la réception de nouveaux arrivants, mis à mal par l’austérité. Encore là, le ministre Moreau devra jouer de ses influences.

La démographie demeure la question de l’heure, avec les transports. Elle constituera un frein majeur à la poursuite de la diversification économique de la région. Ignorer cette réalité revient à se balancer du sort de la Gaspésie.

L’abandon d’Optilab

Du ministre de la Santé, Gaétan Barrette, attendons, sans trop retenir notre souffle, l’abandon du projet Optilab, cette centralisation des laboratoires hospitaliers manifestement vouée à l’échec dans les régions rurales.

Éducation : des cours aux petits groupes

En éducation, demandons au ministre Sébastien Proulx, responsable de la région jusqu’au 11 octobre, de se servir d’une partie des surplus de son gouvernement, acquis sur le dos des plus vulnérables, pour accepter que des cours soient donnés même si les groupes d’étudiants sont plus modestes qu’en ville. Le taux de succès est bien supérieur dans ces petits groupes, un gain pour la société.

La réfection du quai de Chandler

Du gouvernement fédéral, il faut souhaiter que la ministre Diane Lebouthillier entende raison afin de militer en faveur de la réfection du quai commercial de Chandler, plutôt que de continuer à semer le doute quant à son utilité et sur l’impact financier de son transfert de propriété. Son état actuel (il est fermé depuis septembre 2016) n’est attribuable qu’à la négligence du palier de gouvernement de la ministre.

Il est temps qu’elle défende les intérêts de la région à Ottawa, plutôt que d’être le porte-voix des décisions fédérales dans la région.