Quel avenir pour le transport collectif ?
Le forum sur le transport et la mobilité qui s'est déroulé jeudi à Bonaventure a permis à plusieurs intervenants de réfléchir à l’avenir du transport collectif en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine.
L’atelier sur le transport collectif dans la région a débuté par une démonstration de l’état actuel du Réseau de transport collectif de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine (RéGÎM), en fonction depuis plus d’un an et demi.
Une quinzaine de trajets sont offerts sur le territoire et environ 7000 personnes par mois utilisent le service. «C’est excellent! Surtout que nous voyons une progression de l’achalandage partout et une bonne satisfaction de la clientèle», s’est félicité la responsable des opérations du RéGÎM, Sarah Gonthier.
Le RéGÎM a atteint environ 60 % de ses objectifs. Selon Mme Gonthier, pour assurer la pérennité du service à long terme, une réflexion s’impose afin de fidéliser la clientèle et provoquer un changement de mentalité dans la population gaspésienne.
Le directeur général du Centre d’initiation à la recherche et d’aide au développement durable (CIRADD), David Bourdages, partage aussi cet avis. «Tout le monde doit embarquer dans la barque pour trouver des solutions innovantes», a-t-il lancé.
Selon lui, dans une région comme la Gaspésie, les gens ont plus tendance à opter pour l’automobile, en raison des grandes distances à parcourir. Il ajoute qu’il s’agit également
d’une question de mentalité. «Depuis les années 1970, l’individualisation et le besoin de liberté nous poussent à choisir l’automobile. Ce n’est pas quelque chose de durable», a-t-il plaidé.
Mme Gonthier estime, qu’à long terme, les Gaspésiens changeront leurs habitudes. «Après quelques générations, les gens vont se rendre compte que l’utilisation d’autres modes de transport peuvent être bénéfiques pour leur santé, pour leur économie, pour leur budget, et même pour la société», a-t-elle déclaré.
Leader en transport collectif régional
Les modèles sont rares, en ce qui a trait au transport collectif en milieu rural, pour les intervenants gaspésiens et madelinots. « Montréal et Québec n’ont pas la même dynamique que nous. Nous avons un territoire grand comme la Belgique avec une population très dispersée», a-t-elle soutenu, avant d’ajouter que des transports régionaux avait vu le jour ailleurs au Québec et que «quand on se compare, on peut être fier en Gaspésie et aux Îles d’avoir apporté un modèle novateur qui est souvent cité en exemple.»
Pas seulement l’autobus
Plusieurs transports collectifs sont offerts à la population. David Bourdages pense au covoiturage, à CTMA pour les Îles, ou même le transport aérien. «Il faut juste s’assurer que tout ça soit non pas compétitif, mais complémentaire», a-t-il soutenu.