Réforme de la carte électorale : inacceptable selon les Gaspésiens
«Irrecevable», «pas d’allure», «ingérable» : les Gaspésiens rejettent les nouvelles limites proposées pour leur circonscription fédérale et demandent à conserver le territoire actuel.
La Commission de délimitation des circonscriptions électorales fédérales pour le Québec tenait des consultations mardi martin à Gaspé.
Raynald Blais, ancien député bloquiste de Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, est venu raconter son expérience de 2004 à 2011 dans un «comté déjà vaste comme un pays». Il avait un «sixième bureau dans sa voiture» et travaillait au volant, «au point d’être dangereux pour moi et les personnes qui circulaient», a-t-il raconté.
M. Blais craint que «l’écart se creuse» entre les citoyens et leur député.
La 2e plus populeuse…
Selon la proposition de la Commission, l’Est-du-Québec perdrait une circonscription sur quatre. Avec 111 761 habitants, le nouveau territoire de Gaspésie-Les Îles serait le deuxième le plus populeux au Québec, après Rimouski (112 450 résidants). Sa superficie atteindrait 25 159 km².
En comparaison, la circonscription actuelle compte 81 991 habitants sur 16 637 km².
Près de 600 kilomètres de route 132 ceinturent la nouvelle circonscription, sans compter les Îles-de-la-Madeleine, à 220 kilomètres de la péninsule, accessibles par avion ou par navire.
…plus qu’à Montréal
Le nombre de circonscriptions québécoises passe de 75 à 78. Des circonscriptions montréalaises comme Maurice-Richard et Idola-St-Jean compteront un peu plus de 95 000 habitants chacun, ont fait remarquer les participants.
Le président de la Conférence régionale des élus Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, Bertrand Berger, est d’accord avec l’ajout de trois circonscriptions dans la région de Montréal. «Mais que vous en arrachiez un à l’Est-du Québec, ça, c’est difficile à avaler!»
Statu quo demandé
Les participants ont demandé le statu quo. La loi électorale permet plus ou moins 25 % d’écart de la population moyenne. Or, dans ses limites actuelles, Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine est 19 % sous cette moyenne.
M. Berger craint un désintérêt des électeurs pour la politique fédérale. «Quand on ne se reconnaît plus du tout dans la représentation, ça accentue le cynisme et le défaitisme», dit-il.
La Commission présentera sa proposition à la Chambre des Communes en décembre. La nouvelle carte électorale sera en vigueur aux prochaines élections.