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25 mars 2012 16 h 33

Ressources Pélican veut exploiter un gisement de calcaire en Gaspésie

Ressources minérales Pélican veut exploiter une carrière de calcaire près de Murdochville, dans l’arrière-pays gaspésien.

L’entreprise québécoise approvisionnerait les usines de bouletage du fer de la Côte-Nord, qui utilisent le calcaire dans leur procédé. «On veut extraire 25 000 tonnes cette année, pour démarrer la carrière, explique le président David Canuel. On a la volonté d’arriver avec une production commerciale de plus grande ampleur en 2013, et d’atteindre un million de tonnes par an en 2016.»

Bail d’exploitation demandé

L’entreprise a demandé un bail d’exploitation au ministère des Ressources naturelles et de la Faune en décembre. Elle détient depuis 2007 les claims du gisement Lefrançois, situé à 10 kilomètres à vol d’oiseau au nord-est de Murdochville.

«On a fait des compilations géologiques, des prises d’échantillons, des forages et des analyses chimiques pour valider les données antérieures, affirme M. Canuel. Il reste encore quelques travaux à faire pour augmenter les réserves prouvées.»

180 millions de tonnes au total

Ressources Pélican estime à 50 millions de tonnes la quantité de calcaire d’une pureté dite «élevée» (de 1 % à 1,8 % d’impuretés), soit la qualité nécessaire pour la fabrication des boulettes de fer. Au total, le gisement contiendrait 180 millions de tonnes de calcaire, dont 110 millions de tonnes recèlent moins de 3 % d’impuretés.

Destination : Côte-Nord

Ressources Pélican vise le marché de la fabrication des boulettes de fer, «à cause de la forte demande chinoise pour le fer», dit M. Canuel. Sur la Côte-Nord, Arcelor Mittal exploite une telle usine à Port-Cartier, qui utilise 500 000 tonnes métriques de produits du calcaire par an, sous forme de carbonate de calcium et de magnésium.

Cliffs Natural Resources exploite aussi une usine de bouletage à Sept-Îles, qui a besoin d’environ 40 000 tonnes de calcaire par an. Chez Cliffs, le calcaire est broyé avec le minerai de fer, au début du processus de production des boulettes.

Les minières Century Iron Ore et New Millenium projettent également de construire des usines de boulettes de fer à Sept-Îles.
Un gisement plus proche

Le calcaire utilisé dans ces usines vient de l’extérieur du Québec, notamment de l’Ontario et de Terre-Neuve. «L’avantage [du gisement Lefrançois], c’est la proximité du marché de la Côte-Nord, affirme M. Canuel. En plus, les gisements déjà exploités sont en train de s’épuiser, et il n’y a pas eu de découverte de gisements de qualité dernièrement.»

Par camion et barge

Ressources Pélican transporterait le calcaire par camion jusqu’au quai de Grande-Vallée ou de Gaspé, pour le charger sur des barges à destination de la Côte-Nord.  Au maximum de la production, ça voudrait dire une centaine de voyages de camions à dix roues par jour sur les routes gaspésiennes.

M. Canuel refuse de préciser le nombre d’emplois qui seraient créés et l’investissement nécessaire. «On est en montage financier» et une étude de marché «commencera bientôt», argue-t-il.

Outre David Canuel, un homme d’affaires de la région de Québec, les deux autres actionnaires principaux sont le géologue Claude Vachon et l’homme d’affaires Camil Boutin.

En Haute-Gaspésie

Le gisement est situé sur les territoires non-organisés du Mont-Albert, en Haute-Gaspésie. Le préfet Allen Cormier dit avoir rencontré le promoteur à deux reprises. «Ça semble intéressant, mais ce n’est pas très avancé. On nous a parlé d’une dizaine d’emplois.»

Ressources Pélican a acheté une maison à Murdochville. On accède au gisement via la route G-103 (La Craque).