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27 mars 2024 15 h 39

Ski phoque le club, pour un meilleur accès aux sports de glisse en Haute-Gaspésie

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RUISSEAU-À-REBOURS – Moris Giard, sa sœur Alanis et la meilleure amie de celle-ci, Lili Ouellet, se disent maniaques de planche à neige. De nature altruiste et animés d’un esprit entrepreneurial, les trois adolescents de La Haute-Gaspésie ont développé le projet Ski phoque le club, qui a pour objectif d’améliorer l’accès à la planche à neige et au ski alpin pour les jeunes du secondaire qui habitent le secteur est de La Haute-Gaspésie.


Alanis Giard, Moris Giard et Lili Ouellet sont les trois promoteurs de Ski phoque le club. Photo : Johanne Fournier

Le territoire ciblé s’étend plus précisément de Sainte-Madeleine-de-la-Rivière-Madeleine à La Martre. L’objectif ultime de Ski phoque le club? Faire bouger les jeunes, leur faire prendre l’air, les éloigner des écrans pendant une journée et pallier l’absence de transport en Haute-Gaspésie. Pour pratiquer leur sport, Moris, Alanis et Lili peuvent compter sur leurs parents pour les conduire au Centre de plein air de la Haute-Gaspésie à Sainte-Anne-des-Monts… lorsque, bien sûr, il y a de la neige! Cette distance est de 94 km aller-retour pour les Giard qui habitent Ruisseau-à-Rebours et de 108 km aller-retour pour Lili, qui réside à Mont-Saint-Pierre.

« J’ai commencé à faire du ski à l’âge de 4 ans et ma sœur, à l’âge de 2 ans », raconte Moris, aujourd’hui âgé de 15 ans. Depuis trois ou quatre ans, on fait seulement de la planche. » Avec leurs parents, Moris et Alanis ont même fait des expéditions de planche à neige d’une durée de trois à six mois dans d’autres pays. « Moi, j’ai toujours fait de la planche », ajoute Lili, âgée de 12 ans.

Genèse du projet

Conscients que ce ne sont pas tous leurs congénères qui ont la chance de pratiquer un sport de glisse et d’avoir des parents pour les conduire au centre de ski, le garçon et les deux filles ont imaginé un projet pour favoriser l’accès à tous les jeunes du secondaire du secteur est de La Haute-Gaspésie. « Nous avions eu l’idée d’un autobus pour amener les jeunes à Sainte-Anne », soulève Alanis, 13 ans. Sa mère a donc communiqué avec la Régie intermunicipale de transport Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine (RÉGÎM) afin de vérifier l’intérêt. « On m’a dit que ce n’était pas possible », indique Christine Dion.

Or, en parlant avec l’agente Virginie Gagné du Carrefour Jeunesse Emploi Haute-Gaspésie, celle-ci a proposé l’idée que le transport soit assumé par des bénévoles. Ainsi, avec le soutien de l’organisme, des parents ont été recrutés afin d’offrir bénévolement aux jeunes sportifs le transport, tous les samedis, vers le Centre de plein air. Une fois le projet lancé, la RÉGÎM a communiqué avec Mme Dion pour lui faire part de son intérêt à offrir le transport. L’engagement et les modalités restent à confirmer.

Par ailleurs, un bénévole de Sainte-Anne-des-Monts offre aussi ses services pour faire découvrir à cette jeune clientèle le ski hors-piste. Il lui propose également une sortie en skis munis de peaux de phoque.


Les trois jeunes entrepreneurs se disent maniaques de planche à neige. Photo : Johanne Fournier

Financement

La jeune équipe d’entrepreneurs souhaite obtenir du financement afin d’offrir le billet d’admission pour la journée de ski ou de planche à neige à faible coût, soit à 5 $ pour la journée au lieu de 22 $. Un rabais pourrait aussi être consenti sur la location d’équipements. De plus, si les sommes amassées le permettent, le billet pourrait être offert gratuitement aux bénévoles qui assumeront le transport. « L’idéal serait qu’ils skient avec les jeunes, ce qui créerait des échanges intergénérationnels », espère Christine Dion.

Alanis Giard souhaite aussi la collaboration de Récup alimentaire Haute-Gaspésie ou une commandite du supermarché Metro de Sainte-Anne-des-Monts afin d’offrir gratuitement le lunch aux jeunes participants.

Défis

Si sept à huit parents de Mont-Saint-Pierre, Mont-Louis et L’Anse-Pleureuse ont déjà confirmé leur engagement bénévole dans le projet, d’autres défis attendent les trois adolescents. Outre le faible couvert neigeux de cet hiver qui représente déjà un défi, peu de jeunes ont répondu à l’appel. Outre les trois instigateurs du projet, seulement trois autres adolescents se sont inscrits.

« On a l’impression qu’ils ne nous prennent pas au sérieux, se désole Moris. Sa sœur estime, pour sa part, que c’est peut-être en raison du badminton qui est pratiqué à l’école secondaire Saint-Maxime, à Mont-Louis, et qui est très populaire. Des tournois sont organisés les fins de semaine, ce qui peut empêcher ces jeunes adeptes de badminton de s’adonner à un sport de glisse le samedi. Lili Ouellet, elle-même une joueuse de badminton, ne peut pas faire de la planche à neige lorsqu’elle participe à des tournois.

Origine et identification

Le nom Ski phoque le club a été suggéré par le papa de Moris et d’Alanis, Louis Giard. « Le phoque est un animal représentatif de la Gaspésie, explique Moris. Puis, le ski, c’est le but du projet. Enfin, Ski phoque le club, ça fait ado et les ados, ce sont eux qu’on veut cibler. »

Les trois amis ont créé une page Facebook. Aussi, question de développer un sentiment d’appartenance et d’identifier les participants au projet, les trois jeunes entrepreneurs projettent de produire des T-shirt, des macarons et des autocollants à l’effigie de Ski phoque le club. « Étant déjà en fin de saison, ça ira probablement à l’hiver prochain, en espérant qu’on aura plus de neige que cette année », envisage Moris Giard.

Pour information, consultez la page Facebook de Ski phoque le club : https://www.facebook.com/profile.php?id=61555812317963&locale=fr_FR


Alanis Giard, Moris Giard et Lili Ouellet ont créé une page Facebook pour leur projet Ski phoque le club. Photo : Johanne Fournier