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7 février 2014 12 h 13

Rail : La lutte prend une tournure interprovinciale

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CARLETON-SUR-MER – Le combat pour la protection des services ferroviaires du Canadien National dans une partie du nord du Nouveau-Brunswick mobilise résolument des politiciens de cette province et de l’Est-du-Québec, en prévision d’une action commune.

D’une part, les députés du Nouveau parti démocratique des deux côtés de la baie des Chaleurs travaillent ensemble, comme l’a témoigné le dépôt, jeudi, de deux pétitions totalisant 30 000 noms pour réclamer, tant en Gaspésie qu’au Nouveau-Brunswick, l’amélioration des services Via Rail.

D’autre part, deux regroupements d’élus municipaux sont en contact pour convaincre le gouvernement fédéral de faire sa part financièrement pour éviter le démantèlement éventuel des 70 kilomètres de rail entre Miramichi et Bathurst par le Canadien National.

Ce démantèlement affecterait grandement les services ferroviaires entre Moncton et Campbellton, parce qu’il mènerait à la suppression du train de passagers de Via Rail sur ce parcours. Il y a un grand risque d’effet domino en Gaspésie, parce que ce même transporteur national pourrait être tenté de supprimer le lien entre la péninsule et Montréal, lien déjà suspendu depuis octobre.

« Le fait que le CN risque sérieusement de provoquer la fin du train de Via entre Halifax et Montréal doit faire bouger le gouvernement conservateur. Québec a investi dans le chemin de fer en Gaspésie, et le gouvernement du Nouveau-Brunswick a fait la même chose, 25 millions $, pour une portion de la voie entre Moncton et Campbellton. Maintenant, un investissement du fédéral s’impose », indique le député Toone.

 

Sous-titre : Action municipale interprovinciale

 

La question est prise très sérieusement par le « regroupement des villes innovantes de l’Est-du-Québec », une association pour le moment informelle mais qui regroupe une douzaine des principales villes du secteur.

« Nous sommes au 21e siècle. La lutte aux gaz à effet de serre, la facilité de déplacement des personnes devraient être des acquis et Via n’a fait qu’appauvrir son service depuis des années », signale le maire de Rimouski, Éric Forest, également président de l’Union des municipalités du Québec.

L’Association francophone des municipalités du Nouveau-Brunswick (AFMNB), qui compte 52 membres regroupant plus de 300 000 personnes, est en contact avec Éric Forest depuis quelques jours et planifie une action réunissant trois niveaux de gouvernement.

« Ce serait incompréhensible et inacceptable de laisser tomber une infrastructure aussi primordiale pour le développement du Nouveau-Brunswick. Conserver cette infrastructure représente une solution plus logique et plus économique que son démantèlement », signale Frédéric Dion, directeur général de l’AFMNB.

« Il y a une rencontre à venir, peut-être le 14 février à Campbellton, regroupant des élus municipaux des deux provinces, des députés provinciaux et des députés fédéraux, incluant, nous l’espérons, des députés conservateurs. La stratégie est à peaufiner, mais nous allons intervenir », ajoute M. Dion.

La somme nécessitée pour sauver la voie ferrée entre Miramichi et Bathurst s’élève à 10 millions $, ce qui serait nécessaire pour assurer l’emprise pendant 15 ans. Le Canadien National a mis ce tronçon en vente lundi. Via Rail paie un droit de passage sur cette voie. Dans l’éventualité où le CN ne trouve pas de preneur et démantèle la voie, le train de Via Rail reliant Halifax et Montréal ne desservira plus le nord du Nouveau-Brunswick, la Matapédia et le Bas-Saint-Laurent.

Via Rail dit ne pas avoir les moyens d’acheter cette voie, même si elle en possède en Ontario.

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