Tourisme: « toujours à la limite »
CARLETON-SUR-MER, mars 2018 – En tourisme, le manque de personnel est tellement criant que le restaurant Dixie Lee de New Richmond a fermé le lundi en été pour reposer ses employés, faute de recrues. Un nombre croissant de restaurants ferment l’hiver par manque de personnel, surtout des cuisiniers. La suite de notre dossier sur le besoin de main-d’œuvre.
Copropriétaire de l’Hostellerie Baie bleue, gestionnaire du centre de congrès de Carleton, Stéphane Boudreau a mis 10 ans pour monter une équipe stable de 60 personnes. Pour atteindre 120 employés l’été, il redouble d’efforts.
« Le problème, c’est que je suis toujours à la limite. Si je perds un cuisinier, je suis dans le trouble. De mai à septembre, j’embauche six ou sept stagiaires français. Sans eux, je ne serais pas capable de passer l’été. C’est militaire (leur efficacité). La différence, c’est qu’en Europe, c’est une profession valorisée, le travail en tourisme. Pas ici, mais ça commence à changer».
M. Boudreau a haussé de 15 à 20 % le salaire de certains postes pour assurer la stabilité du personnel. Il déplore la compétition d’organismes publics comme la SÉPAQ, propriétaire du Gîte du mont Albert. «Ce n’est pas une compétition juste. Il y a aussi l’hôpital de Maria, qui vient m’en chercher quelques-uns de la cuisine chaque année. Je les forme et l’hôpital vient les chercher. Je ne blâme pas les employés. Ils reçoivent le salaire d’un employé de l’État avec un fonds de pension. Ils reviennent travailler à temps partiel, parce que c’est ici qu’ils « trippent » dans la cuisine. »
Des solutions?
Instaurer une école de cuisine et d’hôtellerie dans la Baie des Chaleurs « pour valoriser ces métiers et combler les besoins. Les étudiants de l’école de Gaspé trouvent des emplois là, ou au Gîte », dit M. Boudreau.
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