Train : Bernard Stevens critique les priorités établies
GRANDE-RIVIÈRE – Le maire de Grande-Rivière, Bernard Stevens, critique sévèrement les priorités établies par les autorités ferroviaires en ce qui concerne la réfection du chemin de fer de la Gaspésie.
Québec confirmait récemment une aide financière de 10 millions de dollars à la Société du chemin de fer de la Gaspésie (SCFG) pour réparer le réseau ferroviaire de la région. L’enveloppe financière vise prioritairement la réhabilitation de trois ponts situés entre Gaspé et Percé. Selon l’annonce, «les travaux prévus à ces infrastructures sont un préalable à la mise en service du train touristique L’Amiral dans ce secteur», qui devrait être en opération dès l’automne pour desservir les croisiéristes internationaux.
Une somme qui s’ajoute aux 17 millions de dollars déjà versés par l’État québécois au printemps 2012 et qui concernait principalement le secteur de la Baie-des-Chaleurs (tronçon de Matapédia à Nouvelle) et la pointe de la Gaspésie (de Gaspé à Percé). M. Stevens déplore qu’une bonne partie de sa MRC, incluant sa municipalité, ait été négligée dans le cadre de ces deux annonces totalisant 27 millions de dollars.
«Tout le secteur ouest de notre MRC (Rocher-Percé) est complètement oublié», déplore le maire qui craint qu’il sera difficile de trouver les quelque 65 millions manquant afin de remettre en état le réseau de Matapédia à Gaspé. «À moins que le fédéral embarque – et je ne veux pas jouer au prophète de malheur – mais il me semble que ce n’est pas demain la veille que le train de passagers de Via Rail va passer (par Grande-Rivière).» Via Rail a cessé de desservir la pointe de la Gaspésie en décembre 2011 en raison de la désuétude du rail.
C’est dans ce contexte que Bernard Stevens juge que les priorités de la SCFG et du ministère des Transports en matière de réfection n’ont pas été placées au bon endroit. «Je ne suis pas contre le train touristique, loin de là. Mais on aurait dû donner d’abord la priorité aux citoyens (de la région), à notre population. Il faut penser d’abord offrir du service à nos gens qui veulent prendre le train.»
Deux maires ont voté contre
Cette sortie en règle du maire de Grande-Rivière s’appuie sur les priorités établies par le MTQ et appuyées par la direction de la SCFG dans l’entente de principe de 17 millions de dollars annoncée en mai 2012 et qui a été négociée au mois de mars précédent. Dans les faits, M. Stevens avait tenté de faire abolir l’une des clause de l’entente, dont GRAFFICI.CA a obtenu copie, qui visait à «s’assurer que les investissements permettent en priorité de maintenir l’intégrité pour les tronçons entre Matapédia et Nouvelle et entre Percé et Gaspé».
Le MTQ a refusé d’y consentir, selon un courriel que nous avons pu consulter. L’entente de principe proposée par le MTQ a été entérinée quelques jours plus tard par la direction de la SCFG par l’entremise d’un vote majoritaire de ses membres. Deux maires ont voté contre, dont Bernard Stevens.