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22 février 2013 14 h 30

Transfert de volume de bois : Chandler s’inquiète

Le volume de bois relié à l'ancienne usine de Cédrico à La Martre, en Haute-Gaspésie, pourrait passer prochainement aux mains de la firme Bois Marsoui GDS, ce qui mécontente grandement la mairesse de Chandler, Louisette Langlois.

GDS a récemment demandé à la ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet, d’autoriser la transaction. Les représentants de la Conférence régionale des élus Gaspésie-les-Îles (CRÉGÎM) ont décidé d’appuyer ce transfert de contrat d’approvisionnement en recommandant à la ministre d’accepter la demande de GDS.

Le problème, indique Mme Langlois, c’est que les quelque 40 000 mètres cubes de bois auraient pu servir à un projet forestier dans sa municipalité, dont celui de la firme Atlantic Fiber Ressources. Ce projet de complexe de transformation de bois d’environ 50 millions de dollars prévoyait au départ la création de 150 emplois.

La mairesse demande à la ministre Ouellet de bien réfléchir avant d’accorder son consentement. «Écoutez, c’est elle qui a le dernier mot. Il faut qu’elle regarde l’aspect de l’équité sur le plan de l’approvisionnement forestier parce que la MRC du Rocher-Percé a tout perdu en 2005.»

Mme Langlois compte aussi sur le député de Gaspé, Gaétan Lelièvre et son collègue de Bonaventure, Sylvain Roy, pour favoriser Chandler. «On a besoin de tout ce beau monde pour qu’atterrisse enfin un projet dans notre municipalité.»

La CRÉGÎM se fait rassurante

La Conférence régionale des élus se fait rassurante quant aux inquiétudes exprimées par la mairesse Langlois, en avançant que le dossier d’Atlantic Fiber a été considéré avant de recommander le transfert de l’approvisionnement.

Son président, Bertrand Berger, soutient qu’il n’a pas de lien à faire entre la situation à Chandler et ce transfert puisque, de toute façon, Atlantic Fiber n’a plus l’intention d’aller de l’avant avec son projet depuis maintenant plus d’un an.

«Ce qui est nouveau dans le décor et qui n’a peut-être pas été dit, c’est que le promoteur s’est officiellement désisté. Il a écrit une lettre à Cédrico, dont nous avons obtenu copie, pour dire qu’il n’était plus dans le coup. Donc, actuellement, il n’y a plus de projet de Fiber du côté de Chandler», affirme-t-il.

Rappelons que la compagnie Atlantic Fiber avait conclu une entente de principe avec Cédrico pour un éventuel approvisionnement en bois. Selon la CRÉGÎM, la firme s’est retirée de son entente avec Cédrico le 15 février 2012.

Bois disponible

Les représentants de la CRÉGÎM soutiennent par ailleurs avoir recommandé le transfert à la ministre en tenant compte de la disponibilité du bois dans les forêts publiques et privées de la péninsule gaspésienne. Selon eux, il est faux de prétendre que l’approvisionnement serait un problème pour d’éventuels promoteurs.

«On a la certitude que s’il y avait un promoteur qui se manifestait pour mettre en place un projet d’usine à Chandler, par exemple, il y aurait de l’approvisionnement en Gaspésie», assure M. Berger.

Avec le nouveau régime forestier qui met aux enchères 25% de la forêt publique, les garanties d’approvisionnement (anciens CAAF) qui n’ont toujours pas été distribuées et les lots de la forêt privée qui demeurent disponibles, la CRÉGÎM évalue qu’environ 600 000 mètres cubes de bois sont disponibles en approvisionnement en Gaspésie. 

«Il y a du bois pour des projets à Chandler. Il s’agit d’avoir des promoteurs qui ont des projets qui se tiennent et qui sont défendables auprès du ministère. Ce n’est pas l’approvisionnement qui pose problème», martèle le président de la CRÉGÎM.

Ce dernier tient par ailleurs à souligner que le transfert du volume de bois de Cédrico à GDS permettra de consolider des emplois à Marsoui. «C’est un plus pour la Haute-Gaspésie. Il faut penser qu’il en ressort quelque chose de positif. En plaçant tous les éléments dans le balance, nous croyons que notre recommandation à la ministre est une bonne chose», dit M. Berger.

La demande de transfert est maintenant sur le bureau de la ministre, qui doit prendre la décision finale, comme le stipule la Loi sur les forêts du Québec.