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14 février 2017 8 h 59

TROUVER L’ÂME SŒUR: DUR, DUR SUR INTERNET!

CARLETON-SUR-MER, 14 février 2017 - Être célibataire, qu’on vive en Gaspésie ou ailleurs, peut être un choix. Il se peut aussi qu’il s’agisse d’un passage obligé, parfois même souhaité, après une fin de relation difficile. Pour un grand nombre de Gaspésiens consultés par GRAFFICI, il semble que ça finisse par être le fruit du découragement, un repli, après trop de rencontres fortuites et décevantes faites dans les bars ou, « pire ! », sur le Net.

Notons d’entrée de jeu que la presque totalité des personnes, surtout des femmes, qui ont accepté de se confier à GRAFFICI sur cette question, demandaient de rester anonymes, ou voulaient utiliser un pseudonyme.

Nathalie Ahier (son vrai nom), célibataire depuis deux ans, a beaucoup fréquenté les sites dits de rencontre sur le Net.

« Ça prend pas plus de cinq minutes de discussion sur ces sites avant que le sujet du sexe arrive sur la table. Il n’y a pas beaucoup d’honnêteté là-dessus et [il y a] beaucoup d’hommes mariés qui cherchent des aventures ou d’autres qui sont libres, mais qui ne veulent que des relations occasionnelles », dit-elle.

C’est d’ailleurs pour sortir de là qu’elle a décidé de fonder un groupe « secret » sur Facebook appelé « célibataire professionnel et sélectif » et auquel on ne peut accéder que sur référence.

« C’est pour ouvrir sur des personnes plus sérieuses, qui cherchent à développer une vraie relation », dit-elle.

En quelques mois, une trentaine de célibataires ont rejoint le groupe, majoritairement des femmes.

« Les gars disponibles, intéressants et sérieux, soit ils ne s’affichent pas, peut-être qu’ils sont timides, ou bien ils se cachent. Il y en a aussi qui veulent rester célibataires, mais c’est clair qu’on n’en voit pas beaucoup sur le marché», dit-elle en riant.

La proportion hommes/femmes est, en Gaspésie, à l’image du reste du Québec qui compte à toute fin pratique autant d’hommes que de femmes. Et les chiffres disponibles, qui ne sont malheureusement pas régionalisés, indiquent que les célibataires représentent 56 % de la population québécoise, hommes et femmes confondus.

Question de pousser plus loin la recherche, GRAFFICI a effectué quelques coups de sonde sur ces fameux sites de rencontre. La proportion d’hommes et de femmes qui cherchent à y rencontrer une personne de l’autre sexe apparaît également équivalente. On voit même, plus souvent qu’autrement, plus d’hommes que de femmes « disponibles » en Gaspésie.

Par exemple, sur l’un des plus fréquentés, on voit plus de résultats apparaître lorsqu’on cherche à rencontrer des hommes, soit 861 profils comparativement à 734 fiches de femmes disponibles sur l’ensemble du territoire gaspésien.

Un autre groupe privé a été lancé sur Facebook dans les dernières semaines, le Salon des célibataires de la Gaspésie, comptant quant à lui plus d’hommes que de femmes. Celle qui l’a fondé s’en étonne d’ailleurs. Elle ne croit toutefois pas qu’il y ait plus d’hommes célibataires que de femmes en Gaspésie.

« Je pense que les femmes sont plus gênées de s’afficher, croit-elle. Les hommes sont généralement plus entreprenants, ils osent plus. Il y a aussi qu’ils n’aiment pas être seuls longtemps. Une femme va vouloir plus prendre son temps, pour trouver la bonne personne. J’avais l’impression, quand je sortais dans les bars, qu’il y avait plus de femmes que d’hommes de disponibles. Mais je ne crois plus que c’est la réalité », dit-elle.

Célibataire depuis bientôt quatre ans, Sylvie est maman de deux enfants. Âgée de 44 ans, elle trouve qu’il manque dans la région d’endroits et d’occasions où l’on peut rencontrer, à l’extérieur du travail et du cercle de la famille et des amis déjà connus. Pour ce qui est des sites de rencontres, elle les trouve très impersonnels et dit aussi qu’ils sont beaucoup trop axés sur la sexualité et moins sur le développement de vraies relations, selon l’expérience qu’elle en a eue.

« C’est pour cela que j’ai « parti » le groupe. Pour échanger, faire de nouvelles rencontres. Certains célibataires sont isolés. Quand tu te sépares, les anciens amis de couples ne veulent pas faire de choix ou bien, au contraire, choisissent l’autre et tu te retrouves seule », dit Sylvie.

En trois semaines, près d’une trentaine de personnes de 35 à 55 ans sont venues participer au salon privé qu’elle a créé sur Facebook. Et l’expérience n’est pas que virtuelle. Plusieurs activités et des rencontres de groupe ont été organisées, des initiatives de membres qui invitent chez eux, en plein air ou dans un bar.

« Et on a déjà un couple qui s’est formé. Ils ont même quitté le salon parce qu’ils sont en couple », se réjouit-elle.

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Cet article a d’abord paru dans l’édition papier de GRAFFICI, dont vous pouvez consulter le pdf ici.