Un citoyen de New Richmond demande une indemnisation de 2 000 $ à Hydro-Québec
Près d’un mois après avoir dénoncé publiquement les agissements d’Hydro-Québec dans la construction de la ligne de transmission électrique du parc éolien de New Richmond, Léopold Audet, réclame 2 000 $ à la société d’État. Il accuse l’organisme public d’avoir autorisé des travaux sur sa propriété sans en avoir obtenu l’autorisation.
Cette fois, le litige ne concerne pas le tracé de la nouvelle ligne qui reliera le poste du promoteur éolien, TransAtla, au poste d’électricité de la Cascapédia, mais plutôt des travaux de déboisement destinés à l’aménagement d’une aire pour le déplacement de la machinerie près de la route qui mène à la ligne de transmission.
«Le 9 janvier dernier, je suis arrivé sur mon terrain et j’ai vu que le sous-traitant d’Hydro-Québec avait bulldozé pour aménager ce stationnement temporaire. Je comprends que ça facilite le transport et l’entreposage de leur machinerie, mais j’aurais aimé ça qu’on me demande l’autorisation. Ça m’aurait fait plaisir de trouver un terrain d’entente. Si ça continue comme ça, tout le monde va pouvoir faire ce qu’il veut chez nous», explique M. Audet, visiblement choqué.
Depuis cette date, M. Audet a rencontré plusieurs fois des représentants d’Hydro-Québec pour leur faire part de la situation. Même s’il n’est pas parvenu à conclure une entente avec la société d’État, il affirme que les travailleurs ne passent plus sur sa propriété. «Ils sont venus poser des clôtures pour délimiter l’endroit. Mais le mal est fait. La végétation prendra beaucoup de temps à repousser», affirme-t-il.
Avant d’acheminer sa demande d’indemnisation le 25 janvier dernier, M. Audet a vérifié auprès de la Ville de New Richmond que des parties de son terrain, le lot 521 au troisième rang, avaient bel et bien été touchées par le déboisement. «Selon les plans, le chemin de la Ville a trente pieds de large. Et le déboisement a clairement dépassé cette limite», se désole-t-il.
Dans sa lettre, M. Audet demande un dédommagement de 2 000 $ pour les «dégâts» fait sans permission sur son terrain le 8 janvier dernier. Il réclame par ailleurs «la remise du terrain en condition avec pelle mécanique pour ramener l’humus» et ainsi favoriser la repousse des arbres.
La conseillère aux relations avec le milieu chez Hydro-Québec, Catherine Bujold, a refusé de nous accorder une entrevue, sous prétexte que l’entreprise étatique ne souhaite pas commenter publiquement les négociations en cours avec M. Audet.
Pas le premier litige
Rappelons qu’il ne s’agit pas de la première prise de bec entre M. Audet et Hydro-Québec. Il y a environ un mois, lui et son voisin, Raynald Murphy, avaient dénoncé publiquement la société en mentionnant qu’elle leur offrait un prix dérisoire pour l’accès à leur terrain afin de construire la ligne de transport d’électricité. M. Murphy s’était notamment vu offrir environ 1 300 $ pour la terre sur laquelle il a planté 500 arbres en 1986.
Les deux citoyens n’ont toujours pas cédé à la demande d’Hydro-Québec. Si les parties n’en viennent pas à une entente, un tribunal administratif pourrait être appelé à trancher et une expropriation pourrait être recommandée.