• jeudi 18 avril 2024 09 h 53

  • Météo

    2°C

  • Marées

Actualités

25 décembre 2013 3 h 18

Un Gaspésien au cœur de la décontamination de Lac-Mégantic

Partager

LAC-MÉGANTIC – Pendant cinq mois, Denis Piuze, de Sainte-Anne-des-Monts, a coordonné la logistique d'une équipe chargée de la décontamination de Lac-Mégantic. 

Une dizaine de jours après la tragédie qui a coûté la vie à 47 personnes en juillet dernier, il a été engagé comme coordonnateur de la logistique de RSR Environnement. L’entreprise de Saint-Amable, sur la rive sud de Montréal, est spécialisée en décontamination et pompage de matières dangereuses.

RSR était déjà connue dans la région de Lac-Mégantic pour avoir participé à la décontamination à la suite d’un petit déraillement survenu à Woburn. L’incident avait été causé par la même compagnie de train qui est à l’origine de la tragédie de Lac-Mégantic, soit la Montreal Maine & Atlantic (MMA).

Émotions

En arrivant sur les lieux du sinistre, le 18 juillet, Denis Piuze a été ému. « Ce qui m’a touché, c’est la grandeur de la zone dévastée, raconte-t-il. C’était impressionnant. Un wagon était planté à 25 pieds dans le sol. Ça démontrait la force de l’impact. Il y avait tous les wagons qui étaient venus frapper dedans. Il y avait un bar, à proximité du Musi-Café, qui n’a pas brûlé. Les verres de bière étaient restés là. Pour moi, c’est une expérience exceptionnelle dans ma carrière. »

Pour l’Annemontois, cela représentait tout un défi de carrière puisque RSR Environnement devait subitement gérer une croissance de ses activités qui se retrouvaient multipliés par dix. Avec les sous-traitants, l’équipe comptait 250 travailleurs. « RSR est une petite compagnie qui peut faire 500 000 dollars par mois de chiffre d’affaires, compare Denis Piuze. Au plus fort des travaux de pompage et de nettoyage de Lac-Mégantic, on pouvait parler de 350 000 à 500 000 dollars par jour! »

Intervention délicate

En arrivant sur les lieux du sinistre, l’équipe s’est affairée au pompage pour procéder au démantèlement des wagons, puis au nettoyage au jet d’eau. « Les wagons ont été coupés et déchiquetés pour la récupération du métal », décrit M. Piuze.

« Il a fallu poser des estacades, continue-t-il. Le sol et les sous-sols des maisons étaient gorgés de pétrole. Il a fallu pomper les égouts pour éviter les déversements. Dans deux à trois pieds d’eau et de pétrole, les enquêteurs en identité judiciaire nous demandaient de décontaminer pour faire leur recherche. »

Même si l’incendie était contrôlé, l’inquiétude résidait surtout, pour M. Piuze et son équipe, dans les risques d’intoxication. « Le danger était surtout à cause des vapeurs de benzène, indique-t-il. Des machines travaillaient à longueur de journée sur la détection et avertissaient les travailleurs. Quand la quantité était trop élevée, on attendait que ça se dissipe. »