Une étude indépendante sur l’eau souterraine d’Haldimand
GASPÉ – L’eau du sous-sol d’Haldimand, à Gaspé, fait l’objet d’un grand bilan de santé en prévision d’une éventuelle exploitation des hydrocarbures du secteur. Québec répond ainsi à une demande de longue date de la Ville de Gaspé.
C’est le ministère québécois de l’Environnement, appuyé par l’Institut national de recherche scientifique (INRS), qui réalise l’étude. Les techniciens du ministère échantillonnent environ 70 puits résidentiels et 14 puits d’observation dans le secteur exploré par la firme Pétrolia.
« Ça donne une image initiale de la qualité de l’eau. C’est intéressant pour le propriétaire du prélèvement d’eau, pour l’entreprise et pour le gouvernement », indique Michel Ouellet, chef de l’équipe des eaux souterraines au ministère.
« Bonifier » l’étude de Pétrolia
Selon René Lefebvre, hydrogéologue de l’INRS, l’étude du ministère viendra « bonifier » l’étude hydrogéologique lancée par Pétrolia en 2011. « On échantillonne un plus grand nombre de puits résidentiels. Et plus de paramètres seront analysés, y compris les gaz dissous comme le méthane, ce qui n’était pas le cas [du projet Pétrolia]. »
L’étude permettra de mieux comprendre l’hydrogéologie du sous-sol pour déduire les risques environnementaux d’un forage, explique M. Lefebvre.
Le rapport sera déposé au plus tard le 31 mars 2014 et présenté au public au printemps. L’étude ne vise pas à prédire les risques en cas de fracturation, une technique que Pétrolia n’a jamais exclue.
L’étude est l’occasion d’échantillonner à nouveau un puits d’observation situé près du forage Haldimand n° 1. Le ministère avait détecté du gaz dans ce puits en septembre 2012, et il en émettait toujours au printemps dernier.
Une exception, prévient le ministère
La Ville de Gaspé demandait depuis 2011 une surveillance indépendante de l’eau souterraine d’Haldimand. L’étude en cours, au coût de 300 000 $, demeurera une exception. « On n’a pas l’intention de faire [une étude indépendante] systématiquement, dit M. Ouellet. On ne le fait pas pour les autres secteurs de l’activité humaine. On prend connaissance des études [de l’entreprise] et on demande de compléter si nécessaire. »
Le projet de règlement sur l’eau potable publié en mai par Québec impute aux entreprises la responsabilité des analyses.
Le ministre Gaétan Lelièvre, responsable de la Gaspésie, « recommande fortement » à Pétrolia d’attendre les résultats de l’étude avant de forer Haldimand n° 4, un puits prévu à 350 mètres de résidences et à 850 mètres de puits artésiens. L’entreprise détient son permis de forage. Le règlement sur l’eau potable devrait être publié « dans les prochaines semaines », dit M. Lelièvre. Pétrolia n’a pas rappelé GRAFFICI.CA.