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10 juillet 2019 15 h 40

Virage aluminium pour les deux nouveaux chantiers maritimes gaspésiens

Gilles Gagné

Journaliste

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L’Atelier de soudure Gilles Aspirault est entré dans le monde maritime fort graduellement. D’un atelier de soudure générale lancé en 1980, le fondateur de l’entreprise a embauché deux ans plus tard un autre soudeur, Marcel Smith, l’actuel propriétaire majoritaire. La percée dans la réparation de pièces de bateaux a surtout fait son chemin à partir de ce point.

«Après 16 ans, j’ai pris la relève de Gilles (Aspirault). En 2003, on avait trois employés. On a ajouté la fabrication de certaines pièces à la soudure générale. On a commencé à fabriquer des stabilisateurs de bateaux de pêche, des systèmes d’échappement, des bulbes (d’étrave), des cabines pour l’équipage, des remorques. On a rallongé des bateaux aussi. Au cours des années, on a vendu 250 paires de stabilisateurs un peu partout, aux États-Unis, à Terre-Neuve, au Nouveau-Brunswick », précise Marcel Smith.

L’arrivée de Mathieu Bernier comme co-actionnaire et des mandats d’une complexité croissante ont incité des pêcheurs, dont un en particulier, le homardier Leroy Roberts, de Forillon, à aborder M. Smith avec un autre défi.

«On me disait « tu devrais faire des bateaux ». Puis c’est Mathieu qui est arrivé avec « Marcel, on devrait faire un bateau ». L’automne passé, Leroy m’a dit : « Si tu me le livres au printemps, je le fais construire ici ». On a décidé de le construire », explique Marcel Smith.

L’Atelier de soudure Gilles Aspirault comptait alors 22 employés dans ses locaux, mais il fallait trouver un bâtiment assez grand pour y loger deux bateaux en construction, deux puisque les Mi’gmaqs de Gespeg ont ajouté une commande pour un second homardier de 38 pieds!

« J’ai loué le grand local de l’ancienne Coop de Rivière-au-Renard. Il n’y a pas de problème pour transporter les bateaux jusqu’à la rampe de mise à l’eau, sur trois kilomètres», précise M. Smith.

Le choix du métal s’est imposé pour son équipe et lui. «L’aluminium, c’est environ trois fois moins lourd que l’acier. On parle d’une coque de 10 000 à 12 000 livres, sans l’équipement. La pêche au homard va bien maintenant et les homardiers se font construire de plus gros bateaux, souvent en aluminium. Ça les (les pêcheurs) aide à rester stables quand ils sont en train de transporter des cages et ils peuvent en transporter plus. Leroy Roberts nous dit qu’avant, s’il ventait à 20-30 nœuds, il ne sortait pas. L’aluminium demande moins d’entretien que la fibre de verre, qui « travaille » plus avec le temps. L’aluminium prend plus de renfort pour la coque mais elle a trois caissons étanches. Si le bateau frappe une roche et qu’il perce, il prend de l’eau sur un caisson; il ne coule pas. Le poids et la conception de la coque mènent à une économie de fuel», explique M. Smith.

Récemment l’équipe de l’Atelier de soudure Gilles Aspirault a aussi réalisé l’aménagement complet d’une coque nue de 50 pieds en acier, reçue de Sept-Îles, pour Gesgapegiag. Deux autres homardiers de 38 et 35 pieds, pour des pêcheurs de Chandler et de Gaspé, ont également été commandés.

Avec 41 ans d’expérience en soudure et 25 comme dirigeant d’entreprise, Marcel Smith semble bien parti pour faire encore un bout, et il a une relève, en Mathieu Bernier.

«Je soude encore! Les jeunes sont bons; il faut leur montrer des choses. C’est tout (…) Il faut se décider pour le local, si on reste à la Coop. On a besoin d’un bâtiment. Ça dépend de la Ville (de Gaspé). On a fait une demande pour un nouveau bâtiment mais on pourrait aussi acheter la Coop. On évalue ça », conclut-il.

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