Cégep de la Gaspésie : l’avenir reste préoccupant
Le Syndicat du personnel enseignant du Cégep de la Gaspésie et des Îles a lancé une nouvelle initiative alors qu'il craint que la baisse constante de la clientèle étudiante menace la survie de la maison d'enseignement.
Après un cri d’alarme lancé l’an dernier, le syndicat a récemment mis en ligne une pétition sur le site de l’Assemblée nationale, dans laquelle il demande au ministère de l’Éducation d’intervenir et de proposer des solutions structurantes pour l’avenir des cégeps en région.
Le syndicat s’appuie sur des données du ministère de l’Éducation pour justifier sa requête. Ainsi, le campus de Gaspé offrait de la formation à près de 1 100 élèves en 1998. Ils sont moins de 600 cette année et ce nombre devrait être de moins de 400 en 2015-2016.
«On finance un montant de 300 millions de dollars pour l’agrandissement de cégeps dans la région de Montréal. On voulait qu’il y ait un moratoire de façon à ce qu’on favorise la mobilité des étudiants vers les régions. On en a de la place dans les régions», explique le porte-parole syndical, Luc Méthot.
Selon lui, Québec n’a pas écouté les revendications syndicales. «On a rencontré la ministre de l’Éducation l’an dernier et elle ne nous a pratiquement pas écoutés. Pendant qu’on lui parlait, elle lisait son journal», déplore le syndicaliste.
Les employés syndiqués proposent notamment la mise en place de diplômes d’études collégiales permanents exclusifs ou quasi exclusifs à la maison d’enseignement, des incitatifs financiers, mais aussi une gestion plus cohérente de l’offre et de la demande dans tout le réseau.
«150 ou 175 étudiants de plus à Gaspé règleraient notre problème. Ce n’est pas énorme !, dit-il. Si on donnait 10 000 $ de bourse gérés par Québec, ça commencerait à faire réfléchir du monde», soutient M. Méthot, expliquant que l’argent investi dans le béton pourrait être récupéré à cette fin.
Au bout du compte, le porte-parole demeure réaliste. «Je vais vous avouer bien franchement que la situation politique n’est pas favorable à notre cause. Le gouvernement est en fin de mandat. Le poids politique est dans la région de Montréal. Québec a démontré peu d’intérêt envers notre situation.»
Pour la prochaine année scolaire, les inscriptions se maintiennent alors que l’établissement collégial a reçu 535 nouvelles demandes, une légère baisse comparativement au 547 reçues le 1er mars 2011.