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9 octobre 2014 13 h 40

Chaleur Terminals prévoit faire du transbordement de pétrole à Belledune d’ici 2017

Gilles Gagné

Journaliste

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BONAVENTURE – Le porte-parole de Chaleur Terminals, John Levson, croit que la construction du complexe de transbordement de pétrole brut de Belledune sera amorcée en 2015. La compagnie, qui veut se servir de trains pour transporter le pétrole entre l’ouest canadien et ce port du Nouveau-Brunswick, évalue toujours certains aspects du projet, dit-il par courriels.

Chaleur Terminals est contrôlée par Secure Energy, une entreprise qui a acquis Predator Oil, firme pour laquelle travaillait John Levson au printemps, quand le projet a été mentionné publiquement. Chaleur Terminals veut bâtir huit réservoirs d’une capacité totale de 1,2 million de barils afin d’exporter du pétrole de l’Alberta et de la Saskatchewan. Il s’agit principalement d’hydrocarbures lourds venant des sables bitumineux.
 
« Nous avons reçu une décision favorable en ce qui a trait à notre EIE (étude d’impact environnemental) en juillet 2014. La construction n’a pas débuté en raison de certains facteurs. Notre échéancier original était une projection, considérant que la réglementation et le calendrier de décisions ne sont pas sous notre contrôle. Nous continuons de recueillir de l’information et d’évaluer le projet de façon plus poussée (…) La construction s’amorcera vraisemblablement en 2015. L’exploitation devrait débuter dans un délai de six à 18 mois suivants le début des travaux », écrit M. Levson.
 
Chaleur Terminals prévoit éventuellement une seconde phase au projet, où l’on ajouterait 12 réservoirs, pour porter la capacité de stockage à trois millions de barils. John Levson précise « que le plan optimal consiste à exporter 840 000 barils de pétrole par semaine ».
 
De l’opposition au projet

Le projet de Chaleur Terminals est cependant loin de faire l’unanimité en Gaspésie. Le conseil municipal de Saint-Alexis demande au gouvernement du Québec d’imposer un moratoire sur le passage des convois de wagons-citernes le long des rivières Matapédia et Restigouche, puis de demander une étude d’impact environnemental couvrant notamment les risques pour la Baie des Chaleurs.

Tache d’huile, un mouvement s’étant initialement opposé à l’exploration des gaz de schiste, a tenu trois réunions en une semaine afin de présenter son opposition au transport et au transbordement de pétrole des sables bitumineux par la Gaspésie ou en face de ses côtes. Un peu plus de 100 personnes ont assisté à ces assemblées.
 
« La Colombie-Britannique a refusé le passage de ce pétrole sale sur son territoire, et les États-Unis ont fait la même chose. Pourquoi le Québec jouerait-il un rôle dans son exportation? », demande Maude Prudhomme, porte-parole de Tache d’huile.
 
Les risques de déversement, que ce soit lors d’un déraillement, lors du transbordement du pétrole dans les navires ou découlant de l’échouement éventuel d’un pétrolier, sont nettement trop élevés, assure-t-elle, pour prendre le risque d’ouvrir la porte à un projet qui ne créera que 30 emplois au Nouveau-Brunswick.
 
Des étudiantes ayant pris part à la rencontre de Tache d’huile à Bonaventure ont aussi exprimé leur inquiétude en rapport avec le projet de Chaleur Terminals.
 
« On voit que le secteur n’est pas prêt s’il y a déversement, que c’est encore plus inquiétant s’il y a des glaces (…) On pense que ça (le projet) peut avoir un impact. On s’en va au Cégep, on s’en va à l’université. On pense peut-être revenir après. Ça ne nous tente pas de revenir et de ne pas pouvoir offrir aux générations futures l’environnement dans lequel on a été élevées », disent Marie-Claire Bourdages et Maeva Chamberland.