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11 octobre 2013 8 h 19

Cimenterie : la Santé publique surveille de près

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GASPÉ - Le Direction de la santé publique de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine (DSP) assure que tout sera fait pour minimiser les impacts de la future cimenterie de Port-Daniel sur la santé humaine.

 

C’est du moins ce qu’affirme Marie Chagnon, responsable de la santé environnementale à la DSP. « Nous allons agir dans ce dossier-là comme nous l’avons fait dans tous les gros projets industriels. Si on note quelque chose qui porte à inquiétude, on sera en contact avec le ministère de l’Environnement et voir avec eux tout ce qui peut être fait. »

Cette réaction n’est pas étrangère à la conférence de presse tenue la semaine dernière à Chandler par le président de Ciment McInnis, Christian Gagnon, qui a admis que des métaux lourds comme le plomb et le mercure se dégageront de la cheminée et qui émaneront du coke de pétrole, un combustible servant à chauffer le four. Le tout respecterait toutefois les plus haut standards en la matière, a-t-il assuré, soit ceux de l’Organisation mondiale de la santé.

M. Gagnon a également précisé que la cimenterie d’un milliard de dollars aura besoin de 180 000 tonnes de coke de pétrole annuellement, lequel combustible pourrait contenir entre 4 % et 6 % de soufre.

La vigilance est de mise

Ce n’est pas la première fois que la Direction de la santé publique est interpellée dans ce dossier. Le 29 juin dernier, Environnement Vert-Plus interpellait l’organisme qui lui a répondu par lettre le 8 juillet dernier, et dont nous avons obtenu une copie.

Ainsi, la directrice de la DSP, Ariane Courville, précisait que son organisme « a pu prendre connaissance du projet de Ciment McInnis. Nous avons adressé (au ministère de la Santé) des questions et des commentaires portant, entre autres, sur les impacts sociaux et psychosociaux, sur le climat sonore, sur le suivi de la qualité de l’air et le suivi en continu de certaines substances (dont les dioxines et furanes) en lien avec le projet industriel ».

Mme Courville notait également que la Direction de la santé publique « demeure vigilante et suit ce dossier afin de s’assurer que ce projet, d’une importance socioéconomique pour la région, se fasse dans un réel souci de protection de la santé de la population ».

D’autres avertissements

On rappellera par ailleurs qu’une récente étude conduite par l’Association québécoise de lutte à la pollution atmosphérique et Greenpeace démontre la dangerosité du coke de pétrole sur la santé humaine. On y lit que le coke de pétrole « contient des volumes significatifs de particules de poussière. Ces particules sont reconnues comme pouvant occasionner des problèmes cardiaques et des problèmes respiratoires : irritations des voies respiratoires, de l’asthme et de l’emphysème. Les particules de coke de pétrole, en plus du carbone, sont composées d’azote, de soufre, de produits organiques et de métaux. Deux métaux sont particulièrement en concentrations importantes dans le coke de pétrole : le nickel et le vanadium. Ces métaux peuvent entraîner des effets sur la santé. »

On y lit également ceci : « Une étude menée par l’Université du Chili dans la région de la ville de Huasco, où il y a une aciérie qui utilise d’importants volumes de coke de pétrole, a permis de constater que l’on retrouvait des taux anormalement élevés de nickel dans les urines des enfants comparativement à des enfants non exposés ». 

Si tout va comme prévu, la cimenterie pourrait voir le jour en 2016.

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