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11 décembre 2012 13 h 47

Cimenterie : Québec ne ferme pas la porte à un BAPE

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Les groupes environnementalistes se réjouissent de l’ouverture manifestée par Québec quant à la possibilité de soumettre le projet de cimenterie de Port-Daniel à un examen du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE). 

En entrevue au Devoir la semaine dernière, le ministre délégué aux Régions et député de Gaspé, Gaétan Lelièvre, a laissé entendre que son gouvernement ne fermait pas la porte à cette éventualité. Il a déclaré que certains éléments restaient à analyser et à vérifier et que son gouvernement n’est toujours en mesure de trancher cette question pour le moment,  ajoutant que tout était sur la table.

Rappelons par ailleurs que ce même quotidien avait révélé en avril dernier dans le cadre d’une enquête que le projet n’est pas soumis à l’examen d’un BAPE du fait que l’avis de  projet a été déposé avant le 22 juin 1995, date à laquelle les normes environnementales ont été resserrées par Québec.

«Je suis vraiment heureuse que la porte ne soit pas fermée à un BAPE. Nous en demandons un depuis le printemps. C’est important d’en avoir un sachant que ce projet pourrait s’étendre sur 100 ans», affirme la porte-parole d’Écovigilance Baie-des-Chaleurs, Cynthia Dow.

Selon elle, les pressions exercées par les écologistes et certains citoyens ne sont pas étrangères à l’ouverture manifestée par Québec concernant l’éventualité d’un BAPE. «Je pense que tout ce qui a été fait depuis les débuts a eu un certain impact. On se rappellera que le promoteur Ciment McInnis n’avait aucune intention d’offrir une session publique d’information. Il y en a eu une finalement [le 5 décembre dernier]. Le promoteur a aussi dit qu’il n’était pas question de rendre publique la mise à jour environnementale, alors que maintenant il s’engage à le faire».

Même son de cloche du côté l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique. «On est très heureux de cette ouverture. Maintenant, il faut que ça se traduise en actions concrètes et précises», note le président de l’organisme, André Bélisle.

Ce dernier apporte par ailleurs un bémol aux affirmations du président de Ciment McInnis, Christian Gagnon, à savoir que l’utilisation du coke de pétrole et du charbon comme combustibles pour la cimenterie n’aura pas d’impact sur l’environnement. «Ce n’est pas Alice aux pays des merveilles ! Dès qu’on brûle des combustibles fossiles, il y a un dégagement de toutes sortes de polluants dans l’air. C’est impossible qu’il n’y ait pas d’impacts. On ne peut pas se fier tout à coup à une compagnie qui va nous dire que tout est beau dans le meilleur des mondes», juge l’écologiste.

Le projet

Le coût du projet de la cimenterie est estimé à près de 750 millions de dollars. Les travaux de construction devraient débuter au printemps prochain.

Quelque 400 emplois seront créés lors des travaux et près de 100 emplois permanents en usine pendant l’exploitation du site.

Ce dernier contient plus de 450 millions de tonnes de calcaire, ce qui représente 100 ans d’exploitation. La production annuelle pourrait atteindre deux millions de tonnes de ciment.