Des bourgots sous la loupe d’Exploramer
SAINTE-ANNE-DES-MONTS – Exploramer vient de lancer un projet de recherche nommé « Laboratoire sur la mer ». L'objectif est de connaître les impacts de l'acidification du Saint-Laurent sur le buccin commun, aussi appelé « bourgot ».
Les changements climatiques sont une source de préoccupation de plus en plus grande chez les scientifiques. Les paramètres physicochimiques de l’eau sont au cœur de leurs recherches. Ainsi, les biologistes d’Exploramer de Sainte-Anne-des-Monts ont décidé de faire leur part en cherchant à établir des corrélations entre l’acidification du golfe du Saint-Laurent et l’état de santé du buccin commun.
Bourgots en mauvais état
« On s’est aperçu, au cours des dernières saisons, que nos casiers de bourgots étaient de plus en plus vides et que les bourgots qu’il y avait étaient en mauvais état, explique la directrice générale d’Exploramer, Sandra Gauthier. Leur coquille était pleine de trous. C’est à cause de l’acidification de l’eau. On a donc décidé de faire une étude sur cinq ans où des données scientifiques seront recueillies. » Les touristes qui prennent part à l’expédition en mer se transforment ainsi en océanographes d’un jour.
Les visiteurs sont donc invités à participer à la collecte des données scientifiques, telles que la température de l’eau, la turbidité, la salinité et le pH. Ils assistent aussi à l’opération de marquage des buccins qui consiste à en identifier cinq par jour, puis à les remettre à l’eau. « On a deux balises à deux endroits différents, précise Mme Gauthier. On recueille des données en marquant les bourgots. On mesure leur épaisseur et l’état de leur coquille. »
Dresser un portrait du buccin
Cette identification permettra de documenter l’évolution du mollusque, soit sa taille, ses déplacements, sa transformation et le perçage de sa coquille lorsqu’ils seront recapturés. « Ça nous permettra de comprendre leur dégradation, tout en permettant aux touristes d’en apprendre davantage sur les impacts des changements climatiques sur les bourgots », souligne la directrice d’Exploramer. En d’autres mots, l’excursion Laboratoire sur la mer offre une occasion originale de participer à la protection du milieu marin du Saint-Laurent.
L’information recueillie hebdomadairement à bord du bateau d’expédition Exploramer est ensuite compilée par les biologistes et diffusée sur le site Web de l’institution muséale. Dans cinq ans, les biologistes pourront dresser un portrait de l’état de santé des buccins de la Haute-Gaspésie et seront en mesure de valider le lien entre les facteurs physicochimiques et l’état de santé du bourgot.
Exploramer fait aussi appel à la collaboration des pêcheurs qui pourraient capturer des buccins marqués d’un code d’identification. Si tel est le cas, ils sont invités à les remettre à l’eau. Aussi, si des poissonniers et consommateurs tombent sur des bourgots marqués, ils sont priés de transmettre leur code d’identification à Exploramer par courriel à info@exploramer.qc.ca. De cette façon, l’équipe chargée du projet sera en mesure d’assurer un suivi optimal des individus qui font l’objet de la recherche.