Des mots, des notes et des images 3/3
La folie et le suspense du billibouton avec ORBIE, l’illustratrice de Cap-d’Espoir
PERCÉ | L’album jeunesse Orbie, dessine-moi un billibouton de l’auteur Frédérick Wolfe et illustré par Orbie, alias Marie-Ève Tessier-Collin, est arrivé dans les librairies au début du mois d’août. Il s’agit d’un livre au concept intrigant dans lequel les deux artistes se mettent en scène et tentent de percer le mystère derrière la définition et l’origine d’un « billibouton », un mot sorti tout droit de l’imagination de l’écrivain.
Le conflit décrit dans le récit démarre sur une prémisse toute simple : Frédérick demande à Orbie de lui dessiner un « billibouton » sans qu’elle sache de quoi il s’agit. Ainsi, au gré de multiples essais où la dessinatrice tente de satisfaire la vision de l’auteur, celle-ci se bute sans cesse à ses refus, si bien que les deux artistes se mettent à s’obstiner tout au long de l’album, jusqu’à ce qu’elle réussisse enfin à coucher sur le papier un « véritable billibouton ».
Un élément particulier du livre repose sur l’ignorance de Fredérick sur ce à quoi ressemble un « billibouton », ce qui laisse place tout en humour à des petits échanges comiques, quoique légèrement envenimés entre Orbie et l’auteur dans le livre. Notons que le moteur du récit carbure aux interactions entre les deux artistes. « Tout ce qu’on retrouve dans le livre est de la fiction. Je ne l’ai jamais enfermé [Frederick Wolfe] dans une boîte cadenassée par colère », rigole l’illustratrice dédiée aux albums jeunesse, pour démêler le vrai du faux.
« C’est particulier de devenir un personnage, de parler de moi à la troisième personne. Quand j’avais des interactions [dans la vraie vie] avec l’auteur ou l’éditeur, je parlais de Orbie, mais ce n’était pas moi, c’était le personnage du livre », clarifie Marie-Ève Tessier-Collin sur l’aspect un brin métaphysique de l’oeuvre.
Depuis sa sortie, Orbie dessine-moi un billibouton a reçu un très bel accueil critique et commercial. Il s’est hissé à la quatrième place des livres jeunesse les plus vendus lors de la journée J’achète un livre québécois, le 12 août dernier. Cette journée s’est d’ailleurs illustrée pour être l’une des plus lucratives de son histoire pour les librairies indépendantes. Selon les chiffres de la Banque de titres de langue française, il s’est vendu 10 fois plus de romans québécois au cours de cette journée et cinq fois plus de bandes dessinées en comparaison à une journée normale.
Deux lancements ont eu lieu en Gaspésie pour souligner la sortie du livre, soit le samedi 6 août à la librairie Alpha à Gaspé et le dimanche 7 août au café-librairie Nath et Compagnie à Percé.
Pour le moment, Orbie s’attelle à l’écriture de son cinquième livre en tant qu’autrice et illustratrice qui devrait se nommer Le tiroir des bas perdus, bien que le nom ne soit pas définitif. « C’est une enquête que mes enfants vont mener pour découvrir où partent les bas orphelins », explique celle qui réside en Gaspésie depuis 2005, aujourd’hui installée à Cap-d’Espoir.
Prolifique, Marie-Ève Tessier-Collin a donné vie à une quinzaine d’albums jeunesse qui lui ont valu quelques prix et distinctions, dont le Prix des Librairies du Québec en 2015. Elle a notamment remporté en 2021 le Prix du Conseil des arts et des lettres du Québec, dans la catégorie Artiste de l’année en Gaspésie.
Prolifique, Marie-Ève Tessier-Collin a donné vie à une quinzaine d’albums jeunesse qui lui ont valu quelques prix et distinctions, dont le Prix des Librairies du Québec en 2015. Photo : Offerte par Marie-Ève Tessier-Collin
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