DPJ de la Gaspésie : les signalements en hausse
Le nombre de signalements reçus à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) a augmenté en 2011-2012 en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine, et le nombre d’enfants pris en charge reste élevé.
La DPJ régionale a reçu 1191 signalements au cours de l’année financière 2011-2012, une hausse de 12 % par rapport à l’année précédente. Le nombre de signalements retenus est demeuré à peu près le même, soit 582 cette année (environ 500 enfants différents) comparativement à 575 l’an dernier.
«D’avoir 500 enfants pris en charge par an, dans une population de 15 000 enfants, c’est beaucoup», commente Linda Keating, directrice de la protection de la jeunesse pour la Gaspésie-les Îles, qui a commencé sa carrière à la DPJ il y a 25 ans. Aujourd’hui, «les situations sont plus complexes, il y a davantage d’isolement, et les problèmes économiques sont apparus, notamment dans Rocher-Percé et à Murdochville», indique-t-elle.
L’analyse des chiffres provinciaux démontre que la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine compte pour 1,54 % des signalements au Québec, avec seulement 0,97 % des enfants de la province.
Des secteurs plus touchés
La MRC Rocher-Percé, la MRC Haute-Gaspésie et la réserve de Listuguj (près de Pointe-à-la-Croix) sont particulièrement touchées.
Avec 12 % des enfants de 0 à 17 ans de la région, la Haute-Gaspésie compte pour 18 % des signalements. Dans ce secteur, les signalements ont connu une hausse au cours de l’automne 2011, dans la foulée du suicide de la jeune Marjorie Raymond. «C’est ce qui arrive souvent dans une situation de ce genre, note Mme Keating. On sent la fébrilité du milieu.»
Quant à Rocher-Percé, elle héberge 17 % des enfants, mais représente 28 % des signalements à la DPJ. «Rocher-Percé est maintenant la MRC la plus pauvre au Québec, avec la Haute-Gaspésie en deuxième. Ça transparaît. Si je suis occupé à chercher à manger, à me loger, j’ai moins de temps pour mes enfants», indique la directrice.
Sur la réserve de Listuguj, on dénombre 51 signalements au cours de la dernière année, soit 9 % de ceux de l’ensemble de la région. «C’est difficile, c’est une communauté où il y a de sérieux problèmes, notamment de toxicomanie et de violence, explique Mme Keating. Par contre, il y a aussi une solidarité culturelle.» Un enfant en difficulté à Listuguj serait ainsi plus facile à reloger chez un proche ou de la famille qu’ailleurs en Gaspésie, note-t-elle.