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Éditorial
28 juillet 2015 10 h 12

ÉLECTIONS FÉDÉRALES: LE LIBRE ARBITRE APPUIE…

Thierry Haroun

Libre arbitre

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Cette chronique n’a jamais pris position pour un candidat ou un parti depuis son existence, mais cette fois-ci cette décision s’imposait en raison de l’importance que revêt cette élection sur le plan démocratique au pays. Depuis que les conservateurs sont au pouvoir à Ottawa, les dénis de démocratie se multiplient comme autant de marches vers une autocratie qui ne dit pas son nom. Pas question ici de décliner l’ensemble des omnibus (projets de lois monstres du gouvernement Harper) passés en travers de la gorge du Parlement qui en font foi. Mais il s’agit seulement de penser que ce gouvernement est allé jusqu’à proposer, dans le cadre de sa réforme électorale, d’interdire au directeur général des élections de faire la promotion des élections auprès de la population générale. Ils ont fini par reculer devant le tollé, mais ce sera pour une prochaine s’ils sont réélus. C’est dire jusqu’à quel point ces gens sont prêts à aller pour se maintenir au pouvoir et faire main basse sur le pays pour mieux satisfaire leur soif autocratique.

Une dernière chose avant de vous parler des choix du Libre arbitre. On rappellera que le ministre Christian Paradis a annoncé en 2013 que même en cas de viol, son gouvernement ne financera pas les avortements à l’étranger. Voilà le type de politique que ce gouvernement a imposé au pays pour satisfaire sa base électorale. Remarquez, c’est leur droit de faire un tel choix, mais ce n’est pas celui du Libre arbitre qui appuie Forces et Démocratie dans la circonscription d’Avignon-Mitis-Matane-Matapédia. Ce nouveau parti lancé par l’actuel député du comté, Jean-François Fortin, (ex-député bloquiste) en compagnie du député Jean-François Larose (un ancien néodémocrate) a démontré, à ce jour, une véritable volonté de faire de la politique autrement et d’aller au-delà de la partisanerie pour le mieux-être de la démocratie et, par le fait même, des citoyens qu’elle dessert. Son approche régionaliste des politiques émanant du niveau fédéral et son engagement d’abolir la ligne de parti est salutaire. Forces et démocratie apporte un vent de fraîcheur sur l’échiquier politique.

Dans Gaspésie—Les Îles-de-la-Madeleine, le Libre arbitre donne son appui à deux candidats, soit l’actuel député du NPD, Philip Toone, et la candidate libérale, Diane Lebouthillier. L’idée ici d’appuyer deux candidats vise au fond à passer le message suivant: que vous votiez pour l’un ou l’autre, notre région en sortira gagnante qu’elle soit dans l’opposition ou au pouvoir tellement Toone et Lebouthillier ont largement démontré au cours des ans leurs compétences en matière de défense de nos enjeux. De dire que Toone n’a servi à rien dans l’opposition ne tient pas la route et ferait preuve de mauvaise foi. On se souviendra que c’est grâce à son intervention si la demande de participation à un accord de temps partagé de LM Wind Power à Emploi et Développement social Canada a été signée. Une initiative qui a permis aux employés de l’entreprise de fabrication de pales d’éoliennes à Gaspé de faire trois jours de travail par semaine payés par l’entreprise et deux jours non travaillés par semaine payés à 55 % par le programme de l’assurance-emploi.

Quant à Lebouthillier, elle est libérale, mais pas au point de plier l’échine sur tout. Elle est assez indépendante d’esprit pour défendre la région avant son parti. Et ça, c’est une qualité qui se fait de plus en plus rare en politique. À l’échelle provinciale, le député péquiste de Gaspé, Gaétan Lelièvre, a cette qualité. Enfin, concernant le Bloc québécois, on commence à étirer l’élastique un peu trop. Quand on a au cœur de son programme l’indépendance du Québec, on se demande bien ce qu’il va faire à Ottawa? D’ailleurs, le retour de Gilles Duceppe comme chef prend les allures d’un baroud d’honneur triste à mourir. Pour ceux que ça intéresse encore, l’indépendance, ça se défend à Québec, pas à Ottawa.

Cela étant dit, il est important toutefois de noter que le candidat du Bloc dans Gaspésie—Les Îles, Nicolas Roussy, a l’étoffe d’un député. Lors de son investiture à Chandler, non seulement a-t-il démontré ses talents d’orateur, mais aussi sa connaissance des enjeux propres à la région. Il a traité des infrastructures aéroportuaires et portuaires certes, mais il a aussi proposé d’initier des missions commerciales pour les PME. C’est que voilà, Nicolas Roussy a un parcours impressionnant à l’échelle internationale. À titre d’exemple, il conseille présentement le gouvernement du Togo sur sa réforme budgétaire. D’ailleurs, un représentant de ce gouvernement était présent lors de son investiture, c’est dire la notoriété dont il jouit. Vous en connaissez beaucoup de candidats en Gaspésie qui profitent de l’appui d’autorités étrangères?

Maintenant, ce qui est intéressant dans le cas du candidat du Parti conservateur, Jean-Pierre Pigeon, le président de la commission scolaire des Chic-Chocs, c’est qu’il a plus de notoriété dans la région que le parti qu’il représente. Son engagement dans la communauté, que ce soit dans le monde sportif ou encore culturel, n’est pas à démontrer. Il est engagé au PCC depuis près de 30 ans. C’est donc sans surprise qu’on apprend qu’il en portera les couleurs. Il n’empêche, M. Pigeon est probablement le plus courageux des candidats en raison des valeurs de droite radicale qu’incarne le gouvernement Harper et qu’il devra défendre dans une région comme la nôtre. Au moment d’écrire ses lignes, Forces et Démocratie n’avait toujours pas de candidat pour la Gaspésie—Les Îles. Bonne campagne à tous.