Exploration pétrolière : Stelmine met son projet en veilleuse
Stelmine Canada, qui possède une propriété au sud des Méchins, entre Sainte-Anne-des-Monts et Matane, ne compte pas aller de l'avant, à court terme, dans son projet d'exploration d'hydrocarbure.
«On met le projet sur la glace pour la prochaine année», confirme le président de la compagnie montréalaise, Michel Lemay. Pour la simple raison que le marché a chuté, c’est difficile d’avancer de ce côté-là.»
L’homme d’affaires précise d’abord qui lui faut trouver des partenaires financiers avant de songer à faire de l’exploration. Les fonds nécessaires ne sont pas encore connus. «Les budgets ne sont pas faits encore, précise M. Lemay. On connaîtra les montants plus tard. Ça dépendra aussi des investisseurs ou de l’acheteur.» Le dirigeant d’entreprise confirme que s’il trouve un acheteur, il est prêt à laisser aller cette propriété.
Une situation qui rend frileux
Le président de Stelmine admet aussi avoir été refroidi par la situation qui prévaut actuellement du côté de l’exploration pétrolière, plus particulièrement le conflit qui s’est installé entre Pétrolia et la Ville de Gaspé. «Si je regarde en général, c’est difficile pour les compagnies qui font de l’exploration de pétrole, avoue-t-il. C’est pour cette raison que les marchés boursiers ne sont pas très favorables. En 2008, le baril de pétrole se transigeait à 140$ le baril. Actuellement, il est à 90$.»
En 2008, Stelmine a acheté d’Hydro-Québec le territoire de 34 000 hectares au sud des Méchins, dans les limites de l’ancien village de Saint-Paulin-d’Alibert, limitrophe à la réserve faunique des Chic-Chocs. La propriété est bordée par Pétrolia au sud et Ressources Mundiregina au nord.
Acceptabilité sociale
Michel Lemay assure qu’il n’y aurait aucun risque de contamination de l’eau potable puisque la propriété, nommée Gaspesia, est située entre 10 et 20 kilomètres des résidences des Méchins. Mais cela n’empêche pas le maire de l’endroit d’exprimer certaines craintes.
«Je vois ce qui se passe à Gaspé et si j’avais été à la place du maire, j’aurais fait la même chose, soutient Jean-Sébastien Barriault. C’est sûr qu’il n’y aura rien qui se fera sans consulter la population. Il y a tellement de questions à se poser que c’est difficile de dire si on est pour ou contre.»
Le maire Barriault indique avoir été mis au courant du projet en consultant le site du ministère des Ressources. «La compagnie n’est jamais entrée en communication avec moi», dit-il.
«Comme on n’est plus certains d’aller de l’avant, on n’avait pas à rencontrer les gens de la place», rétorque le président Michel Lemay de Stelmine.