Fête du vol libre de Mont-Saint-Pierre : des aéronefs plein le ciel
MONT-SAINT-PIERRE - Du 23 au 27 juillet marquait la 37e édition de la Fête du Vol Libre de Mont-Saint-Pierre en Haute-Gaspésie. L’événement a attiré une foule de touristes et de résidents locaux, une dizaine de commerçants aux kiosques le long de la route 132 et une cinquantaine de pilotes de deltaplanes, paramoteurs (deltaplanes avec moteur de type ultraléger) et de parapentes, venus des quatre coins du Québec, de l’Ontario et des États-Unis.
Un début de festival magique
Jeudi dernier, le festival a débuté de belle façon avec des conditions de vol optimales, avec un « magic ». « Il a venté beaucoup toute la journée et le vent est tombé en fin de journée, a expliqué Mélanie Houde, une passionnée de parapente, originaire de Saint-Férréol-les-Neiges près de Québec. Dans la vallée, il y avait une masse d’air qui continuait à circuler, formant un coussin d’air qui supporte bien, avec un vent très stable, qui permet d’aller très haut. On appelle ce vent le magic parce que c’est… magique! »
Vers 18 h, elle s’élançait de la plate-forme de lancement au sommet pour une envolée d’une trentaine de minutes. « J’ai attendu que les vents se calment; j’ai décollé en douceur, à un vent de 15 km/h, un stable laminaire, c’est-à-dire sans rafales. Mais je ne suis pas habituée à un tel trafic!, a expliqué la dame d’une trentaine d’années, de niveau intermédiaire. Dès le décollage, pour me sécuriser, je suis montée plus haut que tout le monde. Ça a vraiment été un beau vol!»
Lors de cette fin de journée exceptionnelle, on a pu voir au-dessus du village côtier de Mont-Saint-Pierre jusqu’à une vingtaine d’aéronefs en même temps, qui tournoyaient dans le ciel en un ballet harmonieux. Les plus téméraires ont atteint ce jour-là une altitude de 4150 pieds, soit trois fois la hauteur du Mont-Saint-Pierre.
« Ça a vraiment été une journée remarquable; le festival s’en est sorti gagnant surtout à cause de cette journée-là! » a indiqué Yvon Ouellet, un parapentiste d’expérience offrant des sorties en tandem aux gens voulant en faire l’essai. Durant le festival, la Corporation du Mont-Saint-Pierre, derrière la tenue de l’événement, a fixé les tarifs à 220 $ pour une telle sortie en parapente et à 250 $ pour le deltaplane.
Comme une grande famille
« On forme une grande famille, plusieurs des pilotes, dont la plupart sont du Québec, reviennent d’année en année! a lancé Yvon Ouellet. Le parapente est bien à la mode, on compte beaucoup plus de parapentistes que de vélideltistes (pilotes de deltaplane). »
Pour le parapentiste d’expérience Claude Létourneau, venu de la ville de La Baie au Saguenay, la fête a valu le détour puisqu’elle a réussi à rassembler encore une fois une masse appréciable de pilotes, « permettant de bons échanges entre passionnés ». « La Fête du vol libre, c’est beaucoup ça, c’est un grand rassemblement! »
Ce qu’ils ont en commun : ils ont attrapé une fièvre pour le vol libre. « Voler, c’est se connecter avec les éléments, on ne les combat pas, on fait avec. On est comme un oiseau; on retrouve une sensation de liberté. Il y a une certaine peur, surtout avec les décollages, qui peuvent être plus critiques, mais il ne faut pas que cette peur-là te gèle, seulement rester conscient du danger. L’extase de voler… c’est du gros plaisir! »
Des conditions de vol difficiles
Au dire de plusieurs pilotes, le Mont-Saint-Pierre demeure une montagne « difficile », en raison d’une météo très variable, bien qu’elle soit cotée intermédiaire en parapente ou nécessitant une expérience de 25 heures de vol en deltaplane par l’Association québécoise du vol libre. En effet, la présence du fleuve occasionne des vents changeants et des masses d’air instables, générant des décollages plus techniques et des conditions de vol variables. « Tu fais trois vols de suite et puis boum, la météo change, des nuages arrivent, il y a une petite averse et c’est fini!, a lancé un parapentiste d’expérience. Mais avec la beauté du fleuve, c’est un site dur à battre! » a-t-il poursuivi.
Il n’empêche que lorsque les conditions de vol sont favorables, il est possible de rester des heures au-dessus de la vallée et du fleuve Saint-Laurent. Le record de durée à battre est de 11 heures et 45 minutes de vol, réalisé le 29 juillet 2001 par Jean Maltais de Chicoutimi; quant au record de distance, il est de 20 km jusqu’à Gros Morne, établi par Alain Bouchard en août 2004.
Une fête moins fréquentée
Plusieurs commerçants interrogés ont remarqué une baisse d’achalandage du public au festival cette année, ceci générant moins de recettes aux kiosques d’artisanat. Pour expliquer ce phénomène, certains ont évoqué un samedi pluvieux, d’autres une affluence moindre de touristes cet été en Gaspésie.
Pour en savoir plus :
http://www.tourisme-mont-saint-pierre.com/vol_libre.html