Gastem pourrait annuler son projet à Ristigouche-sud-Est
La mise en place d’une réglementation pour protéger l’eau potable à Ristigouche-sud-Est pourrait compromettre le projet de forage exploratoire de la firme Gastem.
Le conseil municipal a déposé lundi soir dernier un avis de motion en vue d’adopter un règlement visant à «renforcer la protection» des sources d’eau potable.
Le règlement sera élaboré au cours des prochaines semaines, et les élus ne sont pas en mesure pour l’instant de confirmer s’il visera à empêcher les forages à proximité des sources d’eau potable.
Le président de Gastem, Raymond Savoie, n’a pas l’intention d’entreprendre son projet de forage exploratoire sur le territoire de la municipalité, si les élus s’inspirent du règlement de Gaspé.
«On n’ira pas à l’encontre d’une volonté municipale. On n’a pas l’intention non plus de s’embarquer dans un processus judiciaire complexe», affirme-t-il.
Rappelons que Gastem souhaite investir près de quatre millions de dollars dans un projet de puits de forage exploratoire visant à localiser du pétrole à Ristigouche-Sud-Est. La firme fait l’hypothèse qu’il y a une présence significative de pétrole dans la roche poreuse qui compose le sous-sol.
«Dangereux précédent»
M. Savoie déplore par ailleurs la volonté des municipalités d’adopter des règlements qui ont pour effet de retarder les projets de développement des hycrocarbures.
«La volonté de bloquer la réalisation de puits d’exploration au nom de la protection de l’eau potable commence à ressembler à une psychose. C’est ridicule. En Alberta, il y a en moyenne 15 000 puits de ce genre par année, et il n’y a pas de problème avec les nappes phréatiques», dit-il.
M. Savoie qualifie de «dangereux précédent» le règlement adopté par les élus de Gaspé. Selon lui, celui-ci est «arbitraire» et basé sur une approche «qui n’est pas scientifique».
Il craint une multiplication d’iniatives locales à l’échelle provinciale.. «Si les municipalités commencent à intervenir de cette façon-là, on va se retrouver avec une réglementation très lourde au Québec et ça deviendra impossible de travailler», déplore-t-il.
Le président de Gastem espère que le gouvernement du Québec prendra ses responsabilités en adoptant un nouveau cadre pour développer les hydrocarbures.
«J’espère cependant que les règles du jeu s’enlignent avec ce qui se fait ailleurs. Si c’est trop rigide, les investisseurs fuiront», soutient-il.