Georges Mamelonet déplore la morosité de la situation politique
CHANDLER - L'ancien député du comté de Gaspé, Georges Mamelonet, croit que le Québec et la Gaspésie stagnent dans une morosité générale.
L’ancien politicien ne reviendra pas en politique active dans un avenir prochain, affirmant que son côté entrepreneur a repris le dessus sur sa vie politique. Or, le restaurateur de Percé affirme qu’il ne fait pas une croix définitive sur une éventuelle implication politique.
Le Québec vu par Georges Mamelonet
C’est d’un œil inquiet que l’ancien député décrit la situation québécoise : « La situation économique du Québec est en retard par rapport à celle du Canada. On a pris du retard au cours de la dernière année et les débats politiques actuels sont d’un intérêt très mitigé. Les enjeux qui ont été mis sur la table sont loin des priorités du Québec ».
Georges Mamelonet critique les choix budgétaires du gouvernement Marois : « L’espèce de politique sur l’emploi qui a été annoncée avec trois milliards en période quasi pré-électorale, alors qu’on sait qu’on s’en va vers un déficit budgétaire de presque deux milliards. On ne sait absolument pas comment elle va être financée. Il y a une espèce d’amateurisme derrière tout ça qui est assez préoccupant. Je plains le ministre des Finances Nicolas Marceau d’avoir à contrôler les envolées de ses collègues ».
Il critique également l’implantation de la Charte des valeurs québécoise. « La première valeur du Québec, c’est la liberté individuelle. C’est une valeur libérale avant tout. Je pense qu’aujourd’hui on n’avait pas besoin d’un débat qui est en train de diviser le Québec. »
Il critique le manifeste des Janettes et se demande dans quelle situation serait les libéraux s’ils avaient osé se lancer dans un tel débat. Il estime que cette charte stimule la xénophobie de quelques Québécois et que la situation sera difficile à renverser.
Regard sur la Gaspésie
Sur sa propre région, le regard de Georges Mamelonet est peu optimiste: « Au niveau vitalité économique, c’est très morose en Gaspésie. Ce dont on s’aperçoit, c’est que la situation économique européenne et américaine a des répercussions sur nos exportations. Mais au niveau forestier, il y a eu énormément d’incertitude, au niveau pétrolier, aucune décision n’a été prise par le gouvernement, donc, on se pose beaucoup de questions ».
Il ajoute qu’il croit que des décisions doivent être prises rapidement dans le dossier pétrolier : « Quand j’étais député du comté de Gaspé, on avait pris des mesures pour s’assurer que Pétrolia soit bien encadré. On avait été critiqués parce que Pétrolia avait financé une partie du rapport, mais là, on se rend compte que c’est la même firme et les mêmes analystes qui vont refaire une étude. Je ne comprends plus. On doit avoir perdu un an et demi, deux ans, alors qu’il y avait une petite urgence. J’ai peur qu’on perde une partie du leadership qu’on avait à Gaspé et que ce leadership se retrouve ailleurs que sur le territoire gaspésien », affirme-t-il, en spécifiant que le territoire d’Anticosti présente également un intérêt.
Il ajoute que les problèmes de financement pour le projet de cimenterie risque également de retarder le début des opérations. De plus, il estime qu’une stagnation règne dans le domaine éolien, malgré l’annonce des 150 mégawatts pour la communauté micmaque. « Ce qui reste, le 700 mégawatts, ce sont des parcs éoliens qui ont été refusés ailleurs par manque d’acceptabilité sociale. L’échéancier de 2015 arrive vite, y aura-t-il un trou noir? S’il y a un trou noir, des entreprises comme LM Glasfiber vont-elles rester dans la région? », questionne-t-il. Combinée à la situation économique européenne, la situation québécoise encourage donc peu Georges Mamelonet.