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18 décembre 2014 16 h 32

Guignolées et banques alimentaires : plus de demandes et la générosité au beau fixe

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SAINTE-ANNE-DES-MONTS – Dans l'ensemble, les guignolées organisées sur le territoire gaspésien ont amassé les mêmes sommes que l'an dernier. Par contre, dans plusieurs MRC, les demandes de paniers de Noël ont augmenté.

Dans le secteur de L’Estran, les dons recueillis lors de la guignolée ont été moins abondants. Cette année, les bénévoles ont amassé, en dons et en denrées, l’équivalent de 3 681 $, comparativement à 4 200 $ l’an passé. Mais la directrice du Centre d’action bénévole La Grande Corvée de Grande-Vallée est tout de même très satisfaite du succès obtenu lors de cette campagne. « Ce que je trouve formidable, c’est la complicité entre les acteurs du milieu, se réjouit Marie-Berthe Bélanger. Développer des partenariats, c’est ce qui fait notre force. »

La somme obtenue est la bienvenue puisque la banque alimentaire de l’organisme était à sec. Cette situation est due au nombre de dépannages d’urgence qui a augmenté. La demande est aussi plus grande pour les paniers de Noël, qui passera cette année à 67, à comparer à 52 l’an dernier.

Même si la campagne de financement n’était pas tout à fait terminée, tout indique que le total des dons recueillis dans la MRC du Rocher-Percé sera sensiblement similaire à celui de l’an dernier, soit aux alentours de 20 000 $. « La population est terriblement généreuse », s’exclame la directrice du Centre d’action bénévole Gascons-Percé, Josiane Blais.

Ces dons sont bien accueillis puisque les demandes de paniers de Noël sont nombreuses. L’organisme a reçu un plus grand nombre de demandes, mais à cause de l’augmentation du coût du panier d’épicerie, il doit en refuser. Par conséquent, 240 à 250 paniers seront distribués. Ils ont une valeur respective de 150 à 160 $ chacun.

Du côté de Gaspé, le montant des dons avoisine également celui de l’an dernier, soit 26 500 $ en argent, en denrées et en cadeaux. Là aussi, les responsables des deux guignolées sont touchés par la générosité de la population. Le Centre d’action bénévole Le Hauban devra, lui aussi, distribuer davantage de paniers de Noël. « On a reçu 264 demandes, calcule la coordonnatrice du support aux bénévoles, Monia Denis. L’an passé, on en avait 248. »

Du côté de la Haute-Gaspésie, c’est le Centre d’action bénévole des Chic-Chocs, assisté des Chevaliers de Colomb du secteur, qui organise la guignolée. Avec l’argent amassé, des bons d’achats sont remis aux personnes dans le besoin qui en font la demande.

Banques alimentaires achalandées

Suite à la guignolée orchestrée en Haute-Gaspésie, les denrées non périssables sont remises à la banque alimentaire de Partagence. Cette année, les dons en aliments sont estimés à 2 500 $, ce qui représente une diminution de 600 à 700 $ par rapport à l’an dernier.

Partagence distribuera des sacs d’épicerie d’une valeur de 45 à 50 $ chacun à la fin décembre ou début janvier. « L’an passé, on a donné 171 sacs, indique l’intervenante alimentaire, Suzie Sasseville. Cette année, on s’attend à en donner 190. » Elle constate aussi une hausse des demandes de dépannage d’urgence. « En novembre, on en a eues 182, alors que la moyenne est de 134, souligne-t-elle. On doit en refuser. »

Partagence pense aussi aux enfants en organisant, depuis 14 ans, le Noël de l’espoir. Quelque 80 bénévoles contribuent au succès de l’événement, auquel plus de 450 personnes prennent part. Lors de cette grande fête qui, cette année, s’est tenue le 14 décembre à l’École Gabriel-Le Courtois de Sainte-Anne-des-Monts, un repas est servi à chaque convive et chaque enfant reçoit des jouets, dont au moins un neuf d’une valeur de 30 $.

La présidente de Partagence, qui refuse de dévoiler son identité, constate qu’au fil des années, les mentalités et l’attitude des familles ont évolué. « Je vois plus de rapprochement des parents par rapport à leurs enfants, observe-t-elle. Ils sont capables de dire à leurs enfants qu’ils les aiment. Aussi, leurs enfants sont propres. »

À Paspébiac, le fonctionnement est le même qu’en Haute-Gaspésie. C’est le Centre d’action bénévole Port-Daniel-Saint-Siméon qui est responsable de la guignolée et qui prépare les paniers de Noël. En dehors de cette période, c’est le Collectif Aliment-Terre qui gère la banque alimentaire. Dans ce secteur de la Gaspésie, la coordonnatrice constate, elle aussi, une hausse des demandes de dépannage. « Depuis les deux dernières années, on a eu une augmentation d’une dizaine par mois, observe Cindy Delarosbil. Les gros mois, on distribue une trentaine de paniers. » Ceux-ci sont estimés, en moyenne, à 100 $ par personne.

À pareille date l’an dernier, la Source alimentaire Bonavignon de Maria a distribué 43 paniers de Noël. « Cette année, on est rendus à 50 », fait remarquer la coordonnatrice, Suzanne Lamarre. En moyenne, chaque panier représente une valeur d’environ 200 $.

En contre-partie, la guignolée a davantage rapporté que l’an passé. De 4 190 $ qui avaient été amassés, les dons s’élèvent, aujourd’hui, à 4 700 $. « Les gens sont sensibles, estime Mme Lamarre. Il y a un peu plus de prise de conscience collective. On a même eu un chèque de 1 000 $ d’un donateur anonyme! Je remercie d’ailleurs la population d’être autant généreuse. J’en profite pour leur rappeler que les besoins ne sont pas seulement à Noël, mais à l’année! »

Selon une interprétation des données de l’Institut de la statistique du Québec, près de 2 000 familles gaspésiennes, sur les 24 000 que compte la péninsule, vivent sous le seuil de la pauvreté.