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13 octobre 2011 7 h 36

Hydrocarbures en mer : possible feu vert sur la moitié du Golfe

Québec pourrait ouvrir à l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures les zones dites de «faible sensibilité» de sa portion du Golfe du Saint-Laurent, c’est-à-dire 57,4 % du territoire, recommande un rapport, qui identifie toutefois plusieurs lacunes dans l’état des connaissances.

Québec a rendu public le rapport préliminaire de l’évaluation environnementale stratégique commandée à Genivar. L’étude couvre le nord-est du Golfe du Saint-Laurent (à partir de la pointe ouest d’Anticosti), le bassin de la baie des Chaleurs et celui des Îles-de-la-Madeleine.

Si Québec donne le feu vert, les premières activités d’exploration dans les zones «de faible sensibilité» (voir carte) auraient lieu au plus tôt en 2015, et l’exploitation, après 2020. Les zones plus sensibles pourraient être graduellement ouvertes au développement des hydrocarbures quand le niveau de connaissances sera jugé suffisant.

La firme a délimité les aires où se concentrent les activités de pêche, les oiseaux marins, les secteurs importants pour les mammifères marins et les zones d’importance écologique et biologique (pour la reproduction des poissons ou leur migration, par exemple). Presque tout le Golfe est couvert par l’une ou l’autre de ces contraintes. Les zones où une seule contrainte est identifiée sont qualifiées de «faible sensibilité.»

Lacunes

Le rapport identifie plusieurs lacunes dans l’état des connaissances, dont la méthode de récupération du pétrole en cas de déversement s’il y a présence de glaces. Il faudrait aussi en apprendre davantage sur le mouvement des mammifères marins entre les différentes zones où ils se concentrent, ainsi que sur les courants présents dans le Golfe.

Les données existantes sont insuffisantes pour quantifier le potentiel en hydrocarbures dans le Golfe du Saint-Laurent et dans la Baie-des-Chaleurs. Le rapport s’avance toutefois à estimer les ressources potentielles à 2,3 millions de barils de pétrole et 1160 milliards de mètres cubes de gaz naturel.

Du pain sur la planche

Québec aura fort à faire pour adapter ses lois et règlements. Côté redevances, le rapport souligne «qu’une des avenues possibles pour le rendre plus juste et compétitif est de faire varier les taux de redevances selon le prix de la ressource, comme c’est notamment le cas en Colombie-Britannique et en Alberta.»

Québec doit aussi se doter d’un cadre de référence pour prévenir les déversements et intervenir. La Loi sur la marine marchande du Canada oblige les navires pétroliers à se doter d’un plan d’urgence et à posséder les ressources suffisantes pour intervenir, mais les plates-formes de forage ne sont pas soumises à cette loi.

Le gouvernement du Québec avait appliqué les conclusions d’un premier rapport portant sur l’estuaire et la partie nord-ouest du Golfe du Saint-Laurent, en interdisant toute exploration en amont de l’Île d’Anticosti.

La population sera consultée le 1er novembre au Gaspé Elementary School à Gaspé, le 2 novembre à la Polyvalente de Chandler et le 3 novembre à la Polyvalente de Bonaventure. Toutes les séances ont lieu à 19 h.