La Commission sur l’assurance-emploi s’arrête à Gaspé
GASPÉ – La Commission nationale d’examen sur l’assurance-emploi a amorcé ses travaux à Gaspé, lundi après-midi, et a constaté l’inquiétude de la région face à la réforme.
La commission a reçu sept mémoires et entendu 10 témoignages lors de sa visite à Gaspé.
« Je pense qu’il y a une inquiétude très grande sur la question de la saisonnalité. Une inquiétude très grande sur l’existence du trou noir. Une volonté par ailleurs de valoriser le travail », dit le coprésident de la commission, Gilles Duceppe.
Il rappelle que la réforme de l’assurance-emploi s’est faite sans aucune étude d’impact sur ses effets : « L’étude d’impact que l’on fait aurait dû être faite avant même de prendre la décision. Quand on fait une politique publique, on devrait faire une étude avant de décider d’aller de l’avant », dit M. Duceppe.
Il a expliqué qu’une entreprise ne lancerait pas un nouveau produit sans d’abord faire un plan d’affaires.
Des idées intéressantes
M. Duceppe a mentionné les exemples de prêt de travailleurs afin de leur permettre de demeurer en emploi plus longtemps. Il s’est basé sur l’expérience du Regroupement des employeurs du secteur bioalimentaire. « Je regarde le projet de M. Shannon. Ce prêt de travailleurs… Voilà une belle initiative qui fait en sorte que des gens puissent travailler plus longtemps tout en permettant un meilleur fonctionnement de chacune des usines », raconte M. Duceppe.
La CRÉGIM dépose son mémoire
Le président de la Conférence régionale des élus Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, Bertrand Berger, a déposé son mémoire portant notamment sur les travailleurs saisonniers. Il rappelé que 35 % de la population est touchée par la réforme.
Il demande à nouveau qu’Ottawa suspende cette réforme afin d’en mesurer ses impacts :
« Il faut faire un portrait juste de la situation de l’emploi et des travailleurs de la région. Par la suite, faire une réforme qui tienne compte de ça. Ça semble être une opération pour créer des surplus dans la caisse de l’assurance-emploi afin de payer l’épicerie du gouvernement », dit M. Berger.
Selon lui, la caisse doit servir à créer des programmes pour assurer le plein emploi.
La commission parcourt le Québec jusqu’au 10 octobre et déposera son rapport à la fin novembre.