La position de vos candidats sur l’énergie éolienne
SAINTE-ANNE-DES-MONTS – Quelle position les candidats aux élections provinciales endossent-ils concernant la filière éolienne en Gaspésie? GRAFFICI.CA a mené un petit coup de sonde sur la plupart d'entre eux.
Bien qu’il y ait des nuances dans leur façon de voir les choses, les candidats sont majoritairement en faveur du développement de l’industrie éolienne, à l’exception du candidat de l’Équipe Adrien Pouliot Parti conservateur du Québec dans Gaspé, Christian Rioux. Quant à Jean-Marc Landry de la Coalition avenir Québec dans Bonaventure, il exprime certaines réserves.
Gaétan Lelièvre, PQ, Gaspé : poursuivre le développement de la filière
Le député sortant dans Gaspé croit que le Québec doit poursuivre le développement de la filière éolienne dans la région en soutenant l’industrie manufacturière déjà en place, en accroissant le nombre de sous-traitants dans le domaine et en consolidant le développement de parcs éoliens communautaires. « Notre défi est de trouver le juste équilibre entre les trois éléments que sont le développement économique, la protection de l’environnement et l’acceptabilité sociale », énonce Gaétan Lelièvre.
Frédéric DeRoy, ON, Gaspé : accroître la recherche et le développement
Le candidat d’Option nationale dans Gaspé affirme que son parti est favorable au développement des énergies vertes et qu’en situation de surplus d’énergie, le Québec aurait intérêt à utiliser davantage ses réserves d’électricité, notamment par l’électrification des transports.
« Pour la région, il faudrait pousser une coche plus loin pour rendre l’éolien plus efficace, par exemple par la recherche et le développement avec le TechnoCentre éolien, prône Frédérick DeRoy. On a des avantages, en Gaspésie : on a des vents constants, on a développé une expertise et on a une main-d’oeuvre qualifiée. L’éolien revient peut-être cher, mais on ne peut pas laisser tomber cette filière-là. »
Daniel Leboeuf, QS, Gaspé : les éoliennes ne nuisent pas au tourisme
Pour le candidat de Québec solidaire dans Gaspé, la vision de son parti est claire : il faut nationaliser l’énergie éolienne. Pour ce faire, un gouvernement solidaire créerait Éole-Québec. « Ça s’inscrit dans le cadre de notre plan visant à réduire nos dépenses dans les énergies fossiles, précise-t-il. On est le seul parti qui prend au sérieux les changements climatiques. »
« Les éoliennes dans une région touristique, est-ce que c’est souhaitable ou non?», lance-t-il avant de répondre à la question. «On prend comme exemple l’Espagne et le Portugal, qui sont des pays très touristiques. Les éoliennes n’ont pas empêché le tourisme de se développer. »
Christian Rioux, Équipe Adrien Pouliot PCQ, Gaspé : clairement opposé
« C’est certain que je ne me ferai pas beaucoup d’amis en étant opposé au développement éolien, affirme Christian Rioux, qui précise avoir participé à la Commission sur les enjeux énergétiques du Québec. Hydro-Québec perd 700 millions de dollars par année avec ça. Ce n’est pas normal de payer l’électricité éolienne trois fois le prix qu’on réussit à la vendre. Dans quelques années, on va être rendus à 1 milliard de dollars de pertes! L’augmentation des tarifs d’électricité est à 80 % attribuable à ça. »
« C’est quelque chose qui coûte très cher et qui n’est pas fiable, continue le candidat de l’Équipe Adrien Pouliot Parti conservateur du Québec. Il n’y a pas d’avenir là-dedans. Ici, on a subventionné à outrance l’énergie éolienne pour créer des jobs. Nos éoliennes coûtent 70 % plus cher à fabriquer parce que le gouvernement subventionne à la pelletée! »
Jean-Marc Landry, CAQ, Bonaventure : l’heure est au questionnement
« Je sais que ça crée de l’emploi, souligne Jean-Marc Landry. On doit maintenir ce qui a été fait. On ne peut pas revenir en arrière. Mais je pense qu’il faut se questionner pour l’avenir. C’est toujours délicat de continuer à investir dans l’éolien quand on a des usines qui ne fonctionnent pas et qu’on est en contexte de surplus d’énergie! »
Même si le candidat caquiste répète qu’il n’a pas l’intention de trancher la question au couteau en disant que le développement est bien ou n’est pas bien, il estime que l’heure est venue, pour le gouvernement, de savoir ce qu’il doit faire.
Patricia Chartier, QS, Bonaventure : nationaliser l’éolien
En se référant au Plan vert qui a été déposé par son parti lundi, la candidate de Québec solidaire dans Bonaventure croit, à l’instar de son homologue dans Gaspé, qu’il faut se tourner vers les énergies alternatives. « On propose de nationaliser l’éolien, explique Patricia Chartier. Un peu comme Hydro-Québec, on créerait Énergie-Québec. On propose aussi de sortir graduellement le Québec du pétrole. » Par ailleurs, elle juge qu’il est inacceptable que les usines de composantes d’éoliennes aient actuellement des trous dans leur carnet de commandes.
Sylvain Roy, PQ, Bonaventure : un moyen de diversifier l’économie
Tout comme son homologue dans Gaspé, le député sortant de Bonaventure estime que le gouvernement doit continuer à développer le secteur éolien, en considérant celui-ci sous l’angle de la diversification du porte-feuille économique du Québec.
« L’accumulation d’eau dans les réservoirs des centrales hydroélectriques n’est pas assurée pour toujours, souligne Sylvain Roy. Donc, l’éolien comme énergie alternative va permettre de sécuriser notre porte-feuille. »
Selon le candidat du Parti québécois, il serait souhaitable de maximiser la fabrication de composantes d’éoliennes. « Il faut juste que les contrats soient bien gérés, prévient M. Roy. L’éolien est un levier extraordinaire pour le développement de nos communautés. »
Damien Arsenault, PLQ, Bonaventure
Selon le candidat du Parti libéral du Québec (PLQ), il faut maintenir la filière éolienne. « Au Parti libéral, on démontre beaucoup d’intérêt pour le développement éolien, fait savoir Damien Arsenault. Je ne pense pas qu’il faudrait reculer par rapport à tout ce qui a été investi. Il faut regarder cette filière-là comme étant une opportunité. »