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1 mai 2013 16 h 09

Le Québec doit structurer sa filière pétrolière

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GASPÉ – Deux chercheurs proposent de mettre en place un cadre patrimonial de gestion des ressources pétrolières afin de définir les paramètres du développement de cette industrie et d'établir les orientations stratégiques qui guideront les choix quant à la répartition de la rente tirée de son exploitation.

Le Centre d’initiation à la recherche et d’aide au développement durable (CIRADD) et l’Institut de recherche en économie contemporaine (IREC) souhaitent favoriser un débat moins polarisé et travailler à proposer des solutions au bénéfice de l’ensemble de la société.

Le chercheur François L’Italien de l’IREC estime que si le cadre proposé était en place, le débat actuel en Gaspésie n’aurait pas lieu : «Il y a un débat bloqué. Il y a une polarisation de la région qui n’est pas à son avantage. Nous pensons qu’en ayant des institutions qui permettraient de faire des arbitrages et ne pas laisser seules les collectivités avec ces contradictions-là, on pourrait avancer et faire des choix dans l’intérêt du plus grand nombre», explique M. L’Italien.

Les chercheurs estiment que l’approche conventionnelle laisse toute la place aux forces du marché sans privilégier un encadrement spécifique et ne repose que sur les mécanismes fiscaux conventionnels.

L’approche de la gestion patrimoniale des ressources naturelles vise à optimiser le caractère structurant de l’exploitation. Elle propose de favoriser, au plan national aussi bien que régional, le partage de la rente d’exploitation, et de mettre en place les mécanismes susceptibles de contribuer à consolider la structure économique de la région.

Dans cette perspective, les chercheurs proposent de réhabiliter la Société québécoise d’initiatives pétrolières (SOQUIP).

«Il faut qu’elle soit bonifiée par un mécanisme régional de concertation et de planification de telle manière afin que la région ait un levier pour agir sur la filière», souligne M. L’Italien.

On propose aussi de gérer la ressource de manière à créer des fonds d’investissements publics afin de doter la Gaspésie et le Québec des leviers financiers nécessaires pour orienter son développement et de garder la richesse produite dans nos murs.

«Il s’agit d’une richesse collective qui n’a pas besoin d’être valorisé par l’entreprise privée pour être mise en valeur. Le pétrole en Gaspésie n’est pour le moment qu’une hypothèse. C’est la raison pour laquelle on doit se préparer», dit M. L’Italien.

Les chercheurs ne se prononcent pas sur la question de l’exploitation du pétrole mais souligne que si jamais le Québec allait de l’avant, il faut être prêt «en avançant des hypothèses qui vont dans le sens de l’intérêt du plus grand nombre», explique le chercheur.

Et il faut le faire avant que l’exploitation du pétrole se fasse, selon M. L’Italien.