Le Sea Shack fermera pendant six mois
SAINTE-ANNE-DES-MONTS – Pour la première fois en dix ans d'existence, l'Auberge festive Sea Shack de Sainte-Anne-des-Monts fermera ses portes pour la période hivernale, plus précisément du 2 novembre au 1er mai.
Le copropriétaire Alexis Poirier évoque des raisons personnelles et familiales pour expliquer cette décision. « Nos étés sont assez remplis, fait-il valoir. On va pouvoir avoir un petit “break”. »
Cette nouvelle n’est pas sans causer une véritable onde de choc dans la communauté, surtout chez les acteurs qui s’efforcent de développer le tourisme hivernal en Haute-Gaspésie. « Je suis vraiment surprise, s’exclame l’agente de promotion touristique du Centre local de développement (CLD) de la Haute-Gaspésie, Marie-Ève Blanchette, à qui GRAFFICI.CA apprenait la nouvelle. Pourtant, ça semblait bien fonctionner, l’hiver. Mais c’est une décision d’affaires et ça leur appartient. Je n’ai pas à commenter ça. »
Une clientèle à la recherche d’activités
« C’était plein les fins de semaine ainsi que les deux à trois semaines pendant la relâche scolaire et les Fêtes, explique M. Poirier. L’hiver, les clients viennent pour faire du ski et de la raquette. On offrait des forfaits avec toutes les compagnies dans le domaine. Mais entre les deux, quand il n’y avait pas d’activités à faire parce qu’il n’y avait pas de neige, on n’avait presque personne qui venait. »
Les copropriétaires du Sea Shack ont donc décidé de miser sur leur offre touristique estivale. « Les cinq derniers hivers, on a stagné, souligne Alexis Poirier. Mais l’été, on explose. C’est en progression. Cet été, on a eu une hausse d’environ 35 %. Ça prend pratiquement tout l’hiver pour préparer l’été. »
Des hivers coûteux
Les revenus générés pendant la saison froide représentaient environ 20 % du chiffre d’affaires annuel de l’établissement. Par ailleurs, M. Poirier estime que les coûts pour rester ouvert l’hiver étaient trop élevés. « Ce n’est pas évident non plus de rester ouvert l’hiver, estime-t-il. À cause de notre emplacement, sur le bord de la mer, ça gèle et tout brise. Ça coûte cher, d’autant plus qu’il faut chauffer beaucoup ».
Un autre problème, selon l’homme d’affaires, c’est l’éloignement de la Gaspésie par rapport aux grands centres. « Les gens ont peur de prendre la route, observe M. Poirier. Combien de fois on a perdu de la clientèle, les week-ends, parce que la route était fermée! Dans ce temps-là, on perd trois nuits à cause de la tempête. On ne peut pas leur charger quand même, la route est fermée. Ils nous en voudraient et ne reviendraient pas! »