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27 mars 2012 19 h 28

Les environnementalistes de la région en deuil après le décès de Florian Lévesque

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Le décès de l'environnementaliste Florian Lévesque, survenu vendredi soir dernier à Balmoral, au nord du Nouveau-Brunswick, a provoqué une véritable onde de choc chez les environnementalistes gaspésiens.

Pour Michel Goudreau, vice-président du groupe Environnement Vert Plus, l’annonce de son décès a été brutale. «Ça m’a frappé comme une bombe. J’avais reçu un courriel de lui vendredi après-midi comme quoi il covoiturait avec moi pour une conférence de presse qu’on donnait lundi matin à Maria.»

Rien ne laissait présager ce tragique destin, ajoute M. Goudreau. «Tout le monde est beaucoup ému par son départ. C’était un gars qui était en forme. J’ai rarement vu ce gars-là malade», souligne-t-il.

Florian Lévesque s’est illustré dans la lutte contre l’implantation d’un incinérateur de déchets toxiques à Belledune, du côté néo-brunswickois de la Baie-des-Chaleurs.

Bennett Environnemental voulait l’implanter en 2003 afin de brûler des sols contaminés à la créosote et aux hydrocarbures provenant des États-Unis. Le dossier avait finalement été conclu en avril 2011 lorsque les autorités portuaires de Belledune avaient décidé d’exercer l’option d’achat de l’usine, mettant fin à la saga.

«C’est un gars qui s’est impliqué corps et âme dans le dossier contre l’incinérateur de Belledune. Il s’est battu contre ça jusqu’en 2011, lorsque le bâtiment a été vendu», raconte M. Goudreau.

De l’avis du vice-président d’Environnement Vert Plus, «son départ sera très dur à combler. C’est pour ça que ça touche tant de monde le fait qu’il soit parti aussi vite comme ça.»

Un homme d’action

Florian Lévesque planchait sur le dossier des gaz de schiste et du pétrole, un dossier chaud au Nouveau-Brunswick, alors que le gouvernement conservateur de David Alward a été mis sur la sellette l’automne dernier au moment où il amorçait une consultation citoyenne.

L’activiste redoutable devait participer à une conférence de presse lundi, à Maria, pour annoncer le lancement de la Coalition Éco-Vigilance Baie-des-Chaleurs, qui vise à contrer les intentions des prospecteurs en Gaspésie. «C’était un dossier qui venait le chercher», souligne M. Goudreau. Un premier hommage a été rendu à cette occasion. «On avait sa photo sur une chaise vide parce qu’il devait être là. Ç’a été une première action avec les médias présents.»

«Florian, c’était vraiment un gars de principe. Lui, devant une situation injuste, il ne pouvait pas rester assis. Chaque semaine, il avait une chronique dans le journal L’Étoile, au Nouveau-Brunswick. Souvent, il était punché.»

Le comité Environnement Vie, dont s’occupait M. Lévesque dans la province voisine, est désemparé face à ce destin tragique. Il aurait souhaité que son œuvre se poursuive après son décès.

Une délégation gaspésienne se rendra mercredi au Nouveau-Brunswick afin de rendre un dernier hommage au disparu dont les obsèques auront lieu à Balmoral.

Connu pour sa lutte environnementale, M. Lévesque avait aussi le sens artistique très développé. Il était connu aussi pour ses nombreuses luttes sociales, tout en étant auteur et comédien.

Né le 8 mars 1959 à Balmoral, au Nouveau-Brunswick, il été d’abord journaliste. Il a ensuite déménagé en Ontario, où il a été journaliste et relationniste. Il est revenu à Balmoral en 1993 pour travailler à la radio communautaire.

Florian Lévesque a aussi été consultant pour divers sujets liés à l’Acadie ou à la culture, une préoccupation importante pour lui.

Il a écrit aussi des livres pour enfants avec comme personnage principal Monsieur Flo. Il a créé ensuite le personnage Lévêke destiné à un public adulte.

Membre de la coopérative Environnement-Vie, il organisait des projets comme une école de la forêt et des conférences.

Il est décédé alors qu’il faisait du jogging, près de chez lui, à Balmoral, vendredi soir, à l’âge de 53 ans.