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21 février 2017 9 h 54

LES GASPÉSIENS, PLUS CIGALES QUE FOURMIS?

GASPÉ, 21 février 2017 – Les Gaspésiens sont moins nombreux que la moyenne des Québécois à épargner en vue de leur retraite. Certains ne peuvent tout simplement pas se l’offrir. Pour d’autres, c’est une question de volonté et de priorité.

Au Québec, 22,7 % des déclarants à l’impôt bénéficient d’un régime de pension offert par leur employeur ou leur syndicat. En Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine, c’est seulement 19,8 %, selon des données de Statistique Canada datant de 2014.

La différence se creuse davantage quand on compte ceux qui cotisent à un Régime enregistré d’épargne-retraite, un REER, ou à un autre type de régime collectif, de leur propre initiative. Ils sont 15,8 % des déclarants à y souscrire en Gaspésie et aux Îles, très loin des 24,0 % de l’ensemble de la province.

Charlène Roussy, 32 ans, de Chandler, étudie à temps plein en secrétariat cette année. Son objectif : améliorer son sort, notamment du côté de l’épargne-retraite. « Je veux un meilleur emploi. Épargner, c’est impossible. J’ai deux enfants à faire vivre. Après avoir tout payé, il ne reste rien », explique cette ex-caissière dans un supermarché, qui travaillait jusque-là au salaire minimum.

Le cas de Mme Roussy est loin d’être unique dans notre région, où le revenu disponible par habitant est à la traîne. Mais les Gaspésiens ne sont pas tous pauvres, loin s’en faut. Pour ceux-là, le coût du logement, moins élevé ici, devrait en théorie leur permettre d’épargner davantage.

« Dans un centre urbain, le même profil de famille va dépenser une plus grande part pour l’habitation. Ils ne pourront peut-être pas avoir autant d’accessoires de loisirs – motoneige, roulotte, quatre-roues – mais ils auront un bien durable qu’ils peuvent revendre », analyse Richard Chrétien, comptable professionnel agréé et associé de Raymond Chabot Grant Thornton à Gaspé.

Or, les Gaspésiens n’utilisent pas cette marge de manœuvre pour épargner plus, observe M. Chrétien. Le secret serait de vivre en-dessous de ses moyens. « Si quelqu’un gagne 40 000 $, il devrait faire comme s’il gagnait 30 000 $ ou 35 000 $ et épargner le reste. Aujourd’hui, les gens font le contraire. Ils gagnent 40 000 $ et vivent comme s’ils en avaient 80 000 $. Est-ce nécessaire d’avoir une roulotte de 70 000 $ pour cinq semaines dans l’été? », illustre le comptable.

« Il faut commencer quelque part, même si ce n’est pas grand-chose. Avec 10 % de son revenu qu’on épargne, si possible », croit aussi Louis Sexton, planificateur financier chez Groupe Investors à New Richmond. « Les jeunes pensent plus à la semaine prochaine ou à l’année prochaine qu’à leur retraite. L’endettement n’a jamais été aussi élevé. Ce qui me préoccupe, c’est quand les taux d’intérêt vont augmenter. La dette va prendre une part plus importante des revenus. »
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